Ce sentiment, de ne pas être bien dans sa peau, de tout devoir évacué, ce besoin intense de se vider, de tout oublier, ne serait-ce qu'il est instant. Une seconde, une minute, une heure, un jour, une semaine, un mois, une année, peut-être moins, peut-être plus. Ne serait-ce qu'évacué ce que je porte en moins, ce poids, si lourd à porter, pour une jeune femme fragile, comme moi. Un rien pouvait me briser en mille morceaux, mais la maladie n'était pas comparable à un petit rien, bien au contraire. C'était beaucoup plus qu'un petit rien, une dure épreuve, d'autant plus, quand l'on apprend, que sans greffe, l'on peut mourir dans les deux années à venir. La mucoviscidose... Cette maladie de merde, qui risquait, de me faire partir, me faire partir vers le haut, rejoindre les anges, sans doute même aller au paradis. En y pensant, c'était sans doute féerique, magique, mais il n'en était rien. Je n'avais pas peur de la mort, je n'avais pas non plus très peur de la vie, mais j'avais peur de me lever le matin et de ne pas savoir, de quoi allait être faite ma journée. Je ne pouvais pas savoir si, une merde me tomberait dessus au long de cette dernière. Il y a des moments, on j'aimerais mieux, rester dans mon lit à ne rien faire ou à bouquiner que de sortir et voir du monde. Le monde se ruer dans les rues de Las-Vegas, le monde se pousser, le monde ingrat de la société dans là qu'elle nous vivons. Le monde profitant de chaque instant pour pouvoir faire souffrir les autres, ce monde qui profite aussi de voir souffrir les autres, dans leur malheur. Moi? J'essaye de souffrir le moins possible. Comment? En restant, cloitrée chez moi, n'entamement pas, rarement de vie sociale. Cela ne voulait pas dire, que je n'aimais pas voir les oiseaux virevoltés dans le ciel, ou bien être au bord de la mer, sur le sable chaud, non. Mais si je sortais, c'était tôt le matin, ou tard le soir, j'avais peur de la foule. Peur de la société de maintenant.

Je me détaillais dans le grand miroir de ma chambre, mes cheveux blonds étaient correctement tressés en "épis de blé". Ma robe blanche me donnait du charme, mes lèvres étaient recouvertes d'un léger rouge à lèvres (comme son nom l'indique donc), rouge. J'enfilai mes chaussures à talons aiguilles, saisi mon sac, fermai la porte de ma maison et partie une direction de cette dernière. J'avais un besoin momentané de faire le vide, d'oublier juste un instant, un moment. Montant dans ma voiture je verrouillai les portes, posai mon sac à main au pied du siège passager, ouvrit mon portail à l'aide de la télécommande électrique et m'en alla dans le centre de Vegas en direction d'un bar réputé.