∞ story of a gambler.
Bon, désolée pour vous, hein, mais les résumés, très peu pour moi. J'aime poser les bases de l'histoire de mon personnage, donc vous aurez le droit à la version longue. Mais me tapez pas !
"Et bien qu'il ait perdu sa part, il s'est vu offrir la plus riche récompense pour avoir aidé les autres membres de l'expédition face à de nombreux dangers. Vu la difficulté de transporter la charge à la maison et n'étant pas trop amateur de trésor, il refusa de prendre plus de deux petites caisses, l'une d'or, et l'autre d'argent. Fin de l'histoire." La fillette semblait aux anges. Elle adorait les histoires, qu'elles soient vraies, ou imaginées d'ailleurs. Elle voulait toujours croire qu'il y avait une part de vérité dans tout ce que pouvait lui raconter ses parents. Surtout son père. Elle aimait bien ses histoires à lui. Il y avait une part d'innocence, de folie dans ce qu'il lui racontait.
"Maintenant, il est temps d'aller te mettre au lit." Après un câlin, hop, la fillette s'emmitouflait dans les couvertures afin d'être bien au chaud. Qui était cette jolie tête brune aux yeux noisette et aux longs cheveux ? Et bien, la fille d'un médecin et d'un PDG d'une grande entreprise. Comment s'appelait-elle ? Alana. Et où vivait-elle ? Aux USA, à Las Vegas très précisément. Une naissance ... Pas très commune, si on peut dire ça comme ça.
Mais histoire de situer un peu, parlons rapidement de sa famille. Son père, John Truman Jaynes, était donc le PDG d'une multinationale qui avait plusieurs petites entreprises ici ou là, implantées aux USA ou bien dans d'autres pays. Il était souvent en déplacement mais ça ne l'empêchait pas de passer du temps avec ses proches. Oh non. Ses enfants, et sa femme, il les chérissait. Enfin, à l'époque, avant la naissance de Alana, son fils, plus précisément. D'origine américaine, il descendait d'une famille de riches investisseurs qui avaient fait leur fric dans la vente de couteau suisse. Et qui aurait cru que le marché s'en porterait aussi bien. D'où le fait que monsieur était du genre millionnaire, et qu'il escomptait bien atteindre le milliard avant la fin du XXème siècle.
Madame Lisbeth Jaynes, née Sólveig ? Oh, une suédoise qui s'était exilée de chez elle. Trop froid, jamais beau. Elle avait besoin de soleil, de vivre sa vie, de faire ce qu'elle voulait quand elle le désirait. Ne plus avoir ses parents sur le dos quoi. Elle s'était tirée à sa majorité de chez elle et avait atterri à Las Vegas. Les premiers temps étaient difficiles et elle n'avait pas eu d'autre choix que de faire le trottoir. Jusqu'à ce qu'elle rencontre John et qu'il la tire de ce mauvais pas. Et grâce à lui, elle put entrer en faculté de médecine. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Fin de l'histoire ? Non. Ils eurent un premier enfant, un petit garçon. William. Et le bonheur serait bientôt complet puisque la famille allait s'agrandir. Enfin, c'était ce que tout le monde croyait.
La petite famille était de sortie. Ils allaient voir le frère de John. Mieux aurait-il fallu qu'ils ne sortent pas, qu'ils restent chez eux. Ils roulaient tranquillement. Lisbeth avait jeté un coup d'oeil sur le petit William. John souriait. Tout semblait parfait. Et puis, d'un seul coup, bam, un gros 4x4 en vint à faire une sortie de route, après avoir grillé un feu. Ca aurait pu être sans conséquence, mais il percuta le véhicule de la famille Jaynes. La berline fit quelques tonneaux avant d'atterrir dans un pré. Les secours furent dépêchés. Le gars du 4x4 avait eu un épisode syncopal mais le choc avec l'autre véhicule avait ramené son rythme en sinusal. En quelque sorte, cet accident lui avait sauvé la vie. Pour la famille Jaynes, le résultat fut tout autre. John avait une fracture du bassin et son thorax avait tapé fort contre le volant. Avec la faute à pas de chance, il avait été à deux doigts que de se défoncer totalement le thorax. Au moins, il était vivant, c'était déjà ça.
Lisbeth, quant à elle, s'était blessée au front à cause du tableau de bord. Une blessure pratiquement minime. On aurait presque pu dire qu'elle s'en sortait bien, mais non. Du fait qu'elle avait été ceinturée pour éviter de passer à travers le pare-brise, il y avait eu une forte compression au niveau de son abdomen. Les bébés, parce qu'elle attendait des jumelles, étaient en danger. Les médecins avaient remarqué une hémorragie interne au niveau de son ventre et il fallait les sortir rapidement afin de les sauver tous les trois. Seulement ... Il y eut un problème avec l'une des poches amniotiques qui s'était rompue dans l'accident. L'une des deux jumelles ne survécut pas ce jour là. Et la seconde, Alana Jade, fut placée dans le service de réa néo-nat. Les chances étaient de cinquante/cinquante. Soit elle vivait, soit elle mourrait.
Oh, et au passage, la maman … s'en était sortie. Une réelle chance d'ailleurs, parce qu'elle avait perdu beaucoup de sang. Son utérus était descendu trop bas si bien qu'il était même pratiquement sorti. Un truc que les médecins n'avaient jamais vu, ou que trop rarement. Elle fut montée en chirurgie après l'extraction des jumelles. Et elle resta plusieurs heures sur la table d'opération. Alors que tout était presque fini, enfin, l'intervention, la maman fit une CIVD, un syndrome hémorragique. Les médecins étaient à deux doigts de la perdre. Mais finalement, c'était bon. Ils avaient pu la sauver. A un cheveu près.
Et on n'a pas parlé du petit William, le petit garçon de deux ans. Que lui était-il arrivé dans l'accident ? Avait-il fait pigeon vol parce qu'il était mal sanglé ? Etait-il encore en vie ? Et bien ... Non, il était mort, lui aussi, des suites d'une intervention chirurgicale. Sa rate avait explosé, son foie avait été touché. Un de ses poumons s'était affaissé. Il aurait pu vivre sans rate, et avec un seul poumon. Il aurait pu vivre, aussi, avec une partie de son foie enlevé. Mais il avait perdu pas mal de sang des suites de l'hémorragie interne. Et malgré tous les efforts des chirurgiens, ils n'avaient rien pu faire pour le sauver.
Résultat des courses : celui qui avait provoqué l'accident était vivant et n'avait que peu de blessures. Et la pauvre famille victime de l'accident avait été amputée de deux de ses membres. Le père de famille était dans un état critique, mais il s'en sortirait. Quant au bébé, son état était tout aussi critique. Mais fallait croire que cette petite, c'était déjà une chieuse née. Alana resta trois mois en réa néo-nat où son père et sa mère veillèrent sur elle puisque la petite resterait leur unique enfant, madame ayant, à présent, de gros problèmes au niveau de la conception de futurs enfants. Qui aurait cru qu'Alana survivrait à ce jour faste ?
Et si on faisait court, hein, vous en pensez quoi ? J'doute que ça soit... humainement possible. Ce n'est pas du tout le genre de la maison. Comme dit, Alana resta trois mois en réa néo-nat, le temps d'être sûr que tout irait bien pour elle. Elle était une petite fille forte et robuste et tout alla bien pour elle. Elle grandit sans encombre, sans développer de quelconques problèmes médicaux. Mis à part quelques rhumes et otites, mais rien de grave en soit. Malgré ses deux mois d'avance, elle n'avait pas, non plus, eu des problèmes au niveau cérébral. Les médecins, et son père surtout, avaient eu peur qu'elle soit mentalement retardée. Mais non, c'était une fillette très bien éveillée. Tant mieux pour John et Lisbeth. Ils n'auraient, sans doute, pas supporté que d'avoir une enfant, même de leur sang, à moitié attardée ou qui ne pourrait rien faire de ses dix petits doigts.
Deux ans après sa naissance, le miracle. Ou quelque chose dans le genre. Madame Jaynes était enceinte. Ou du moins, ça, c'était ce qu'ils avaient voulu faire croire à tout le monde. Pourquoi ? Parce qu'ils voulaient un autre enfant. Histoire que la petite ne grandisse pas toute seule et qu'elle ne soit pas pourrie gâtée non seulement par ses parents, mais aussi par la famille proche. Ils usèrent, alors, d'un procédé ... pas très légal dirons-nous, mais qui était assez efficace. Du moins, si on en mettait les moyens. Et comme l'argent, et bien, ils en avaient à la pelle, cela ne posa pas vraiment de souci. Et puis, hein, qui irait chercher un bébé, dont la maman était décédée sur la table à cause d'un accident de voiture ? Qui penserait que l'enfant avait pu survivre à un tel accident ? Le miracle ne s'opère pas deux fois. Enfin, si, puisque l'enfant avait survécu mais sa famille proche, ses parents biologiques, ou plutôt, son père, ne saurait jamais qu'il avait existé. L'être humain, quand même, est capable d'atrocités ... Enfin, du haut de ses 30 mois, la petite Alana avait donc ... un petit frère. Qui n'était pas son vrai petit frère mais ça non plus, elle ne le saurait jamais. Ce petit secret, c'était entre ses parents et le médecin. Un petit frère répondant au nom de Shawn.
Les deux enfants grandirent donc ensemble, avec une petite cuillère en argent dans la bouche. Ils avaient tout ce qu'ils demandaient, même les trucs les plus loufoques. Quand ils furent un peu plus grands, ils faisaient des bêtises ensemble. Accusaient le chat, ou bien le chien. Il y avait une réelle complicité, sans aller dans l'extrême, tout de même. Chacun avait ses copains, ses copines. Pas d'amis en commun, fallait tout de même une barrière entre eux. Et à l'école... disons qu'à l'école, tout le monde savait qu'ils étaient parents mais ce n'était pas pour autant qu'ils jouaient ensemble dans la cour de récréation. Fille et garçon avaient des divergences d'opinion. Les garçons jouaient aux billes ou bien aux pogs. Les filles jouaient à la marelle ou faisaient de la corde à sauter. Et en grandissant, dans la cour de récré, enfin, au collège, plus personne ne joue vraiment. Les élèves préfèrent discuter. Parler des garçons, ou bien des filles. Enfin, ça dépendait un peu.
Au niveau des notes, Alana cherchait toujours à être la première. La compétition était rude dans sa classe parce qu'il y avait une autre tête pensante, un autre petit génie. Ils étaient toujours en train de comparer leurs notes, pour voir qui était le meilleur, qui avait mieux fait cette fois-ci. Quand l'un était meilleur que l'autre, il jubilait et se vantait, tandis que l'autre déprimait un peu. Avant de se concentrer sur la prochaine interrogation et de tenter de faire encore mieux. Oui, Alana était du genre très compétitive. Mais ce n'était pas plus mal. De cette manière, elle travaillait beaucoup, elle se donnait les moyens que de réussir et elle avait toujours de bonnes notes, pour le plus grand bonheur de ses parents, et de son frère qui prenait exemple sur elle afin de suivre le même chemin. Même si, honnêtement, et il faut bien le dire, le plus important pour Alana, c'était le pognon de son père et tout ce qu'il pouvait lui acheter. L'argent, une monnaie sûre. Et c'était bien d'en avoir plein, du moins, selon Alana. Pourquoi ? Et bin, parce qu'elle pouvait donner de super fêtes à la maison, pour son anniversaire, ou celui de son frère. Et faire, aussi, de super soirées pyjamas. Avec plein de films, de pizza, de bonbons et d'autres trucs de ce genre. Bref, la belle vie, en quelque sorte. Mais qui irait s'en plaindre ? Sûrement pas Alana, et sûrement pas son frère non plus.
L'adolescence ... Une période peut évidente, si on peut dire ça comme ça. Une période qui forge le caractère d'un être humain, et qui fait ce qu'il devient par la suite. Si ça se trouve, Alana aurait pu devenir une toute autre femme. Seulement, voilà. Avec ses parents, et surtout son père, le courant ne passait pas réellement. Ou disons qu'il y avait quelques accrochages. Quand elle disait noir, il disait blanc, et inversement. Quand elle disait montagne, il disait mer. Toujours à se contredire. Alors, forcément, ça provoquait quelques tensions au sein de la famille. Et les tensions s'accentuèrent quelque peu lorsque Alana avait fini par décider de son destin, ou plutôt, du boulot qu'elle ferait plus tard. Les sciences … Elle voulait se diriger vers la médecine. Comme sa mère, parce qu'elle aimait bien ça. Et surtout parce que … Parce qu'un fait se produisit lorsqu'elle avait quinze ans.
Elle s'était rendue à la banque afin de déposer de l'argent sur son compte. Ou plutôt, afin d'encaisser plusieurs petits chèques. Avec plusieurs membres de sa famille, elle avait organisé une espèce de récolte pour acheter un cadeau à sa mère. Un gros cadeau. Enfin, pas forcément gros, mais quelque chose qui lui ferait plaisir. Sauf que la brune ne ressortit pas tout de suite de la banque. Non, des petits malins avaient décidé de braquer le bâtiment. Ils avaient des flingues, et tout, et puis, ça a dérapé, bien qu'ils aient demandé à tout le monde que de se tenir tranquille. Un des gardiens ne resta pas à sa place. Et il se prit une balle. Et aucun médecin pour l'aider. Alana avait vu sa mère, à plusieurs reprises, faire des réanimations et tenter de sauver des patients. Tant bien que mal, et tandis que les cambrioleurs vidaient les coffres, Alana tenta de stopper l'hémorragie en faisait pression sur la plaie, avec son gilet qu'elle avait préalablement ôté. Mais elle n'y connaissait rien. N'empêche que sans son aide, sans doute que le pauvre type serait mort à ce moment là. Mais l'adolescente n'avait rien lâché. Ce qui avait fait plaisir à sa mère. Et provoqué un certain désarroi pour son père parce qu'il savait, à ce moment là, qu'il avait perdu la face et que sa fille avait, en quelque sorte, gagné son duel pour décider de son destin. Lui qui aurait voulu la voir embrasser un tout autre style de carrière. Genre le droit ou le commerce, afin qu'elle puisse un jour ou l'autre reprendre la firme familiale. Ainsi va la vie, non ?
Et les garçons dans tout ça ? Hein ? L'adolescence, c'est le temps des premiers amours, le temps de faire des bêtises, ses propres expériences. Faire des bêtises, ok. Seulement, Alana avait une sorte de pacte avec ses parents. Et ce pour éviter qu'elle ne fasse trop de conneries, ou de moins, des conneries qui pourraient lui coûter cher. Le pacte donc ? Pas d'alcool et pas de drogue avant sa majorité, soit à ses vingt-et-un ans. Si elle était clean à dix-huit, Alana recevrait un "petit" héritage. Un petit million. Pas grand chose, selon son père, mais ça lui permettrait de faire des investissements si elle le désirait, de se payer ses études, et tout un tas de choses. Et si elle continuait sur cette lancée, mademoiselle aurait un autre "petit" pécule dès qu'elle aurait vingt-et-un ans. Donc, il valait mieux, pour elle, que de se tenir à carreau. Heureusement que son père n'avait pas inclus le sexe dans leur pacte, parce que sans doute que ça aurait pu lui faire défaut.
Un petit ami fixe ? Oui, disons qu'elle s'était trouvée quelqu'un qu'elle connaissait depuis deux ou trois ans déjà. Parce qu'ils étaient ensemble au collège et au lycée. Et qu'ils s'entendaient plutôt bien. Ils avaient quelques points communs. Pas beaucoup, mais quelques uns tout de même. Seulement, fallait croire que tout ce qui intéressait monsieur, c'était de sauter la demoiselle et puis au revoir. Mauvais moment ? Manque de chance ? Difficile de dire. Ou peut-être que c'était parce qu'elle avait cru une rumeur disant qu'il n'était pas un si gentil garçon que tout ça et qu'il aimait bien passer d'une conquête à une autre, comme s'il changeait de chemise. Quoi qu'il en soit, Alana n'ira pas dire que c'était une grande perte qu'ils ne se voient plus. Même si ça l'avait tout de même blessée qu'il ait fini par l'avoir et qu'il ait claqué la porte quelques jours après.
2005. Un an avant qu'elle n'est 18 ans. L'année où de nombreuses choses basculèrent pour une bonne partie de la famille Jaynes. Si ce n'était tous. Ce fut une accumulation d'emmerdes tout au long de l'année, d'ailleurs. On va commencer par l'évènement déclencheur. En mars. Alana venait tout juste d'avoir ses 17 ans. Elle était de sortie, avec un ami et un autre couple. Ce n'était pas elle qui conduisait. Il y eut un accident. Un terrible accident. Leur voiture fut fauchée par une autre, poussée dans un ravin. Acte délibéré ? Intentionnel ? Personne n'a jamais su. Le couple était mort sur le coup. La faute à pas de chance. Alana et son ami ? Lui, il était encore en vie, mais néanmoins, ses jours étaient comptés. D'ailleurs, il décéda des suites de ses blessures deux jours plus tard alors que les médecins avaient fait tout leur possible. Quand Alana reprit conscience, soit trois jours après l'accident, ell fut très peinée et choquée d'apprendre que ses meilleurs amis étaient décédés. Le cou dans une minerve, elle avait pour ordre que d'éviter de trop bouger, sous peine que sa colonne vertébrale ne trinque. Heureusement qu'elle avait de la visite tous les jours. Parce que ce n'est pas amusant du tout de rester trois semaines à l'hôpital sans pouvoir faire grand chose.
Mais un malheur ne survient jamais seul. Parce qu'à peine un mois après la sortie d'hôpital de la brune, voilà qu'un autre malheur se produisait, mettant à mal, une nouvelle fois, la famille Jaynes. Le malheur frappa madame Jaynes. Une prise d'otage dans une banque de Las Vegas qui avait plus que mal tournée. Sa mère y était pour régler quelques affaires. Seulement, elle prit une balle perdue. Les cambrioleurs avaient tiré dans tous les sens pour affoler les otages et surtout, qu'ils se tiennent tranquilles. Sauf que ... Avec la faute à pas de chance, sa mère était sur la trajectoire de l'une d'entre elle. Elle agonisait, là, parmi les autres otages qui faisaient leur possible pour la garder en vie.
Quand la prise d'otage fut terminée, elle fut transportée à l'hôpital où tous les médecins firent leur possible pour la tirer de ce mauvais pas. Mais les blessures étaient trop graves. Elle avait perdu trop de sang. Elle était morte, c'en était terminé. Alana perdait son modèle, celle qui la poussait à devenir médecin. Son père tenta de lui faire un lavage de cerveau, du genre que la médecine, ce n'était pas le mieux pour elle et qu'elle pourrait s'épanouir mieux dans une autre branche. Qu'importe, elle s'en foutait totalement. Elle ne l'écouta point. Si Alana était encore dans la maison parce qu'elle n'était pas encore majeure, ce n'était pas pour autant qu'elle parlait à leur père. Elle s'occupait de son frère plutôt. Heureusement qu'Alana pouvait compter sur la présence de ses amis, parce que ce n'était pas son père qui allait la réconforter, pour sûr. Mais tout cela, ça la renforça, en quelque sorte. Ca lui donna envie de se battre pour ce qu'elle voulait faire. La médecine. Au diable si ça ne plaisait pas à son père. Elle s'en fichait. D'ailleurs, elle s'inscrivit à l'université alors même que son père n'était pas d'accord. Et histoire de faire une cassure nette entre elle et lui, elle demanda à prendre le nom de famille de sa mère afin de ne plus avoir aucun rapport, de près, ou de loin, avec son paternel. D'ailleurs, si vous voulez tout savoir, ils sont toujours brouillés tous les deux.
Ce fut donc avec le coeur lourd qu'elle quitta Las Vegas. Non pas parce qu'elle n'aimait plus cette ville, même si la ville lui avait pris tant de monde qu'elle aimait. Mais pour la simple et bonne raison qu'elle ne voulait pas faire ses études de médecine dans cette ville. Elle voulait être ailleurs. Le truc, c'est que ... laisser ses amis, c'était loin d'être une décision très facile. Mais elle leur avait fait une promesse. Elle reviendrait les voir, assez régulièrement. Dès 2006, donc, tout juste à ses dix-huit ans, Alana quittait Las Vegas pour de nouveaux horizons. Et elle s'établit à Washington. Comme ça, elle était, en même temps, assez loin de son père, mais assez loin de ses amis et de ses proches. Un bon compromis, en quelque sorte, non ?
Ses études n'étaient pas une mince affaire. Ce n'était pas évident tous les jours. Mais elle excellait dans ce qu'elle faisait si bien qu'elle fut diplômée haut la main. La meilleure de sa classe. Ce qui lui permettait de décrocher les internats qu'elle souhaitait et dans les villes qu'elle voulait. Ouais, en gros, on se battait pour elle, ou presque. Le truc, c'est qu'elle ne savait pas dans quelle domaine se spécialiser. La chirurgie ? La neurochirurgie ? Le vasculaire ? L'orthopédie ? La pédiatrie, elle aimait bien. Mais il y avait un truc encore meilleur. Médecin urgentiste. Ca lui permettait de toucher à tout. Un vaste domaine, ce qui était plutôt bien d'ailleurs. Non contente de travailler uniquement à Washington, il arrivait à Alana de quitter l'état et de s'envoler pour des missions humanitaires, ici ou là. Parce qu'il manquait toujours de personnel dans ces organisations là. Et puis, aider son prochain, elle aimait bien.
Afin de terminer sa dernière année d'externat, et comme c'était une spécialité qu'elle avait choisi, Alana fut quelque peu dans l'obligation de revenir sur Las Vegas. Ca ne l'enchantait pas réellement, mais bon, elle allait faire abstraction de son père, qui était encore dans les parages. Après tout, hein, elle n'était pas obligée de lui dire qu'elle revenait, n'est-ce pas ? En 2011, donc, elle était de retour dans sa ville natale. Elle s'était prise un chouette petit appartement et elle menait sa vie tranquillement, comme elle l'entendait. Elle fit la rencontre d'un charmant jeune homme, son voisin de pallier. Un chouette type. Avenant, aimable, charmant et tout ça. Elle est tombée sous le charme, bien évidemment. Ca fait plus ou moins un an qu'ils sortent ensemble. Avec des hauts, et des bas. Est-ce que ça continuera longtemps ? L'avenir le leur dira.