9 mois, cela faisait 9 mois que je ruminais ma vengeance, que je pleurais tous les soirs mon amour pour Cameron, que je le détestais toujours plus pour le mal que me faisait son silence. Mais tout allait changer, j'étais bel et bien décidée. Ces vacances d'été passées à Rome m'avaient laissé le temps de mettre mes idées en place et de prévoir la suite. Certes, j'étais une personne naturellement gentille mais je savais aussi me montrer très rancunière, assoiffée de vengeance. J'avais souffert de ma rupture avec Cameron si bien que j'avais cru ne jamais pouvoir m'en remettre. Le chagrin mêlé à la colère m'avaient conseillés. J'avais décidé de retourner à Las Vegas, là où se trouvaient maintenant ma demie-soeur, Quinn et le fameux Cameron. Ni une ni deux, une fois mon inscription à la fac validée, j'avais pris l'avion et je m'étais installée dans une chambre d'hôtel, ruminant toujours plus ma vengeance.
Ce que j'ai oublié de vous dire, cependant, c'est qu'il y a très peu de temps de cela, je suis venue à Las Vegas dans le but de me venger, je me suis retrouvée chez Cameron mais au lieu d'éclater de rage, j'ai éclaté d'épuisement, je me suis laissée tomber dans ses bras. Nous avons discuter, de tout si ce n'est du décès de sa mère qui resterait pour moi un secret pour quelques mois encore et nous nous étions traités comme des amis sans faire allusion à notre passé. C'est sans compter sur nos faiblesses masquées, nous nous sommes rapidement retrouvés dans le même lit jusqu'à ce qu'une femme rentre chez Cameron. J'ai compris qu'il sortait avec elle mais j'étais encore trop amoureuse pour penser qu'il songeait à faire sa vie avec elle. J'étais alors repartie, bouleversée.
Il était environ 22h ce soir-là, c'était le jour que j'avais décidé pour me venger. J'étais arrivée au bas de l'immeuble en taxi, sûre de moi, j'étais descendue. Les marches montées 4 à 4, je pris l'ascenseur et me retrouvai sur le pallier. Appartement 10, le voilà. Un sourire satisfait s'afficha sur mon visage tandis que je sonnais.

La porte s'ouvrit, heureusement pour moi, ce n'était pas une des soeurs de Cameron qui avait répondu mais l'intéressé lui-même, je m'estimais déjà heureuse, la soirée commençait bien. Je le regardai de la tête aux pieds me rappelant combien de fois j'avais pu le voir dans cette tenue, combien de fois j'avais enlacé sa taille, combien de fois je m'étais baladée à son bras et combien de fois j'avais posé ma tête sur son épaule. Mais ce temps-là était douloureusement révolu et j'étais là pour y mettre une digne fin. Malgré la suprise, Cameron m'avait invitée à rentrer, je ne me fis donc pas prier. Ce n'est pas que je voulais parler en silence, au contraire, j'aurais bien été contente de l'humilier en criant ce que je pensais et que tout cela puisse être entendu de ses voisins. Ma réponse fusa.
-Ouais, c'est moi... Etrange hein ? Tu ne m'as pas encore assez frappée le coeur pour que je ne meurs mais il en faudrait de peu.
Je me retournais ensuite pour lui faire face, je n'avais aucune intention de faiblir comme la première fois, cette fois-ci, je n'étais plus la jeune amoureuse vulnérable, la colère me guidait désormais.
-J'ai sur toi une qualité, je ne suis pas une lâche, je suis revenue pour mettre une fin à cette histoire et pour que tu souffres autant que tu m'as fait souffrir, toi le gamin pourri-gâté !
J'en devenais rouge de colère !

A bien regarder et écouter Cameron, je le trouvais sur le moment parfaitement niais. Certes, je débarquais à l'improviste et ma haine aidant, je lui trouvais ce défaut qui me mettait hors de moi quand je le rencontrais chez un homme.

-Waouh tu es assez énervé, bon euh … Je vais essayer de m’expliquer mais pour ça faudrait que tu te calmes un petit peu quand même et que tu me laisses deux minutes m’habiller.

Parce qu'il croyait peut-être que j'allais lui sauter dans les bras ? Non mais et puis quoi d'autre encore ! Mon sang bouillait, j'avais envie d'exploser, si fort que je ne savais pas comment m'y prendre. Involontairement, Cameron apaisa mon hésitation en montant à l'étage. Nullement calmée, j'étais alors entrée dans le salon où je m'étais installée sur le canapé. La suite ne fit qu'aggraver ma sidération. Je le vis en effet arriver tel une rose sur un gazon, une canette à la main, détendu. De surcroît, il se permit de s'asseoir à mes côtés, immédiatement, je me décalai vers l'autre bout du canapé.

-Vas-y, je t'écoute, qu'est-ce que tu vas me sortir ? Que ta famille t'a offert un voyage pour tes 25 ans et que tu es parti tout de suite ? Que tu t'es perdu ?

Je le regardai avec un dédain énormément, tout cela ne me ressemblait pas, en temps normal, j'étais une jeune femme très calme, souriante, proche des gens et très douce avec ceux que j'aimais. C'était cependant sans compter sur ma rancune et ma soif de vengeance.

A croire que Cameron se trouvait là en touriste ! Son sourire et son air ironique me firent penser cela et m'exaspérèrent un peu plus.

-J’aurais préféré un voyage ouais, ça aurait été cool j’aurais put être tranquille profiter…

Le pauvre gars en rajoutait davantage et se mettait lui-même davantage dans le pétrin. D'un naturel pacifique, je risquais d'exploser tel un volcan trop longtemps endormi. Je me redressai alors, prête à bondir, mais je me retins à temps.

-Je suis désolé d’être parti sans rien dire Ambra, j’ai juste eu … un problème de famille on vas dire …

Je le vis baisser la tête. Qu'allait-il me pondre maintenant ? Je ne lui laissai cependant pas le temps de trouver quoi que ce soit à ajouter, c'était maintenant à mon tour d'en placer une.

-Un problème de famille ? Mais voyons, et quoi d'autre encore ? Dis plutôt un problème de faiblesse masculine ! Tu es allé voir ailleurs et tu m'as lâchée comme une moins que rien. Cameron, tu n'es qu'un s*laud, je t'aimais, j'avais confiance en toi. Mais en fait tu n'étais et tu n'es qu'un menteur, un bon à rien. Comment tes soeurs et ta mère peuvent-elles supporter un individu de ton genre. Qui sait, peut-être qu'elles aussi tu les trompes, ça ne m'étonnerait pas !

Eh bien, Monsieur devenait bien impulsif, j'avais touchée le point sensible, j'en étais sûre ! Voilà pourquoi il était parti, simplement parce qu'il avait rencontré une autre femme et il n'avait pas eu le courage de me dire la vérité en face ! Vraiment, quel lâche ! Satisfaite de moi, je comptais bien continuer sur ma lancée et donc ne pas le laisser se rebeller.

-T’a pas le droit de parler de ma mère, je te l’interdis !!!!!

J'eus soudainement envie de rire, le voilà qui voulait faire croire qu'il respectait les femmes maintenant !

-J’aurais pas du crier désolé … C’est juste qu’elle est morte …. Ma mère est morte Ambra voilà pourquoi je suis parti !!

Voilà la phrase de trop, me faire croire à la mort d'une personne que j'appréciai puisque j'avais eu l'occasion de dialoguer avec elle après la révélation de ma mère, j'avais perdu le contact avec elle au moment de la rupture puisque je ne voulais plus entendre parler de cette famille, aussi, j'avais prier ma mère de ne plus rien m'en dire. Enfin bref. L'estime que j'avais pour cette femme ressortit d'un coup. Me levant aussi rapidement qu'il l'avait fait, je ne pus me retenir de le gifler, exprimant ainsi ma rage.

-Ne recommence jamais à dire ce genre de choses ! J'apprécie ta mère, malheureusement elle a engendré un pauvre type !

Je restai debout face à lui, il me dégoûtait. Jamais plus je ne le croirai !