La demoiselle était vraiment très enthousiaste aujourd'hui, il y avait de quoi puisqu'après tout, une séance d'autographe de son tout dernier livre avait été prévue dans un hôtel très populaire de la ville. Et toute cette joie expliquait bien entendu le grand sourire qui gisait sur les lèvres de la blondinette. Il était temps qu'elle se mette en route sinon elle arriverait bien évidemment en retard, comme souvent d'ailleurs. Alors elle enfila sa tenue la plus élégante puisqu'il était question du Bellagio bien entendu et prit tout aussitôt le volant. Quelques minutes plus tard, la destination était atteinte et la jeune femme trépignait toujours autant d'impatience. Ses courtes talonnettes résonnèrent contre l'élégant carrelage de l'entrée et elle ne perdit pas une seconde pour rejoindre la petite pièce en annexe, l'endroit adéquat où ses ouvrages étaient déjà exposés, ainsi qu'une table dressée au beau milieu de la pièce. Elle remarqua quelques personnes déjà présentes, ou du moins, beaucoup de personnes. A vrai dire elle était en retard, il était bien normal que le monde soit déjà arrivé. Quelle idiote elle faisait, arriver en retard à son propre coup de pub. Un discret soupir glissa contre sa lippe avant qu'elle ne s'installe nonchalamment. Et de courtes minutes passèrent ainsi, durant lesquelles la blondinette s'exaltait de rencontrer ses admirateurs. Mais bientôt une demoiselle bien loin d'être fanatique interrompit Soëlie. Le regard céladon de cette dernière se leva en direction de mademoiselle Woodstock et bientôt la confusion put parfaitement se lire sur son angélique visage. « Ecoute je sais bien que tu adores les entrées fracassantes et les regards qui se tournent vers toi mais là c'est vraiment pas le moment. » Sur ces mots la blondinette finit une signature mais ce fut presque subitement qu'une idée frappa son esprit. Elle releva donc immédiatement les yeux vers Jagger. « Mais si tu veux tant me parler, tu as qu'à passer à mon bureau. » Annonça-t-elle le sourire le plus narquois qu'elle réussisse à aborder tout en tendant sa carte de visite et d'écrivaine reconnue à la brune.

C'en était presque incroyable mais Jagger avait bel et bien le don de faire ressortir chez la blondinette une colère indescriptible et un côté narquois que la demoiselle n'arborait pas habituellement. Il y a bel et bien des gens comme ceci qui parfois vous insupporte bien trop pour que vous passiez simplement votre chemin comme vous l'auriez fait en temps normal. Alors lorsque Jagger s'adressa à la foule afin de les prévenir que la séance était terminée, Soëlie y assista silencieusement, bouche-bée. La brune croyait-elle vraiment que Soëlie pourrait partir sans rien dire après cela ? C'était exactement la réaction inverse qu'elle allait engendrer à vrai dire. Et ce même si la blonde savait pertinemment qu'elle n'était pas du tout effrayante. Un soupir discret lui parvint puis lorsque tout le monde fut sorti, la jeune femme se leva élégamment du bureau où elle était assise un peu plus tôt. Son regard contrarié vint à se poser sur Jagger et par la suite, elle décida de lui rappeler quelques éléments importants. « Tu es si idiote Jagger que ça en est déconcertant. Et crois-moi contrairement aux chers petits admirateurs de monsieur Sanchez comme tu aimes tant t'appeler, moi tu ne me fais pas peur. Crois-tu réellement que je me suis invitée ici sans permission ? C'est ton père qui a donné une certaine somme pour que l'écrivaine à succès vienne faire son coup de pub ici. Et en retour, je lui promets une renommée et donc de l'argent, argent qui dans un sens aurait pu t'appartenir également. Comment crois-tu que ton père prendra le fait que tu aies viré son invitée de marque ? Et je ne manquerai pas de lui dire que tu l'as fait de la plus déplaisante des manières, crois-moi. » Sur ces mots qu'elle avait exprimé avec dureté et froideur, la demoiselle contourna le bureau, passa aux côtés de Jagger et s'éloigna le long de la pièce en direction de la sortie. « De plus je suis sûre que le prochain ouvrage que je viendrai signer ici contiendra ton histoire secrète, ça pourrait être amusant tu crois pas ? » Et enfin, Soëlie sortit de la pièce, soupirant longuement et secouant quelque peu son doux visage.

Jagger était le genre de femme qui était prête à faire n'importe quoi pour obtenir ce qu'elle veut même si cela pouvait lui porter préjudice. Et c'est bien ce qu'elle venait de faire en annulant la séance d’autographes de Soëlie. Elle s'en fichait complètement de ses livres la seule chose que la brunette voulait c'est qu'elle parte d'ici. Elle écoutait ensuite chacun de ses mots abordant un sourire amusée, elle voyait bien que la blondie essayait de l'intimidée ou autre mais elle n'était pas du genre facilement intimidable, surtout avec des arguments comme les siens. Elle eu finalement un léger ricanement avant de croiser ses bras contre sa poitrine. « Écoutes, ne je sais vraiment pas comment tu es au courant pour ce que je fais en dehors de cette hôtel mais ce qui est clair c'est que cela n'est en aucun cas ton problème. Et tu crois vraiment que mon père vas avoir le temps de se soucier de ton cas ? Crois-moi il a pas besoin d'une pauvre écrivaine pathétique comme toi pour obtenir de l'argent, ne te penses pas aussi supérieur Soëlie. » dit-elle d'une voix assez froide la suivant ensuite du regard quand elle sortie alors de la pièce en entendant ses derniers mots. Woodstock ne croyait en aucun cas à ses menaces, elle savait que si la blonde voulait vraiment dévoilée la vérité sur Jagger elle l'aurait fait depuis bien longtemps. Même si elle avait quelques craintes elle ne préférait pas les montrer. Elle sortit alors à son tour de la pièce tout en passant devant Abrams. « Sors vite d'ici ou j’appelle la sécurité. Et pour ce qui est de ton livre et bien vas-y, je t'en pris. Qui te croirais après tout ? » dit-elle en souriant amusée rejoignant alors son rencard qui se trouvait dans le hall de l'hôtel.