Pourquoi les habitants de Vegas s’obstinent à vouloir rester discret la nuit ? Ici, c’est Vegas. Cette ville est pleine de lumières, de casinos et d’armes. Rares sont les personnes qui n’ont jamais commis le moindre crime ici. Je suis sûr que chaque homme au smoking impeccable a déjà volé, que chaque femme à la toilette irréprochable à déjà trompé son mari maintes fois. Pour sortir de ce cercle infernal qu’était Vegas de nuit, il fallait marcher un moment, pour approcher de la banlieue. En une heure, Spencer s’était rendu au nord de la ville. Là s’y trouvait un parc, généralement désert la nuit. Seuls quelques battements d’ailes d’oiseaux brisaient le silence. Le brunet aimait se rendre dans ce parc de nuit, car personne n’y venait, il était ainsi sûr de pouvoir être lui-même, librement. Cependant, ce soir là, en marchant vers le saule qui constituait son emplacement fétiche, Spencer croisa une jeune femme. Elle était accroupie au loin, et semblait chercher quelque chose. Pourtant, elle ne devait pas y voir grand-chose, les lumières blafardes du parc n’éclairaient pas plus d’un mètre aux alentours. En voyant que l’inconnue cherchait avec insistance, Spencer se rapprocha. Et si elle creusait pour trouver de la drogue cachée ici au préalable ? Curieux, le jeune homme s’agenouilla à côté d’elle avant de la jauger un instant et, soyons réaliste, elle était trop frêle pour être dans un trafic de drogue ou même en consommer. Si elle tirait quelques lattes, Spencer était sûr qu’elle passerait de vie à trépas. En regardant ses mains, il vit qu’elle ne faisait que cueillir des coquelicots. Ouais tout de suite, ça le fait moins quoi. Toujours agenouillé et les mains dans les poches de son duffle-coat, il engouffra son visage jusqu'au nez pour ensuite lancer à la jeune blonde ; « Vous savez que ce n’est pas prudent de trainer à plus de minuit dans un parc ? Surtout dans un comme celui-ci. » C’était plus fort que lui, il fallait qu’il la connaisse, qu’il en sache plus sur elle, toujours plus, pour finir par tout savoir. D’ailleurs, il ne savait pas exactement pourquoi, mais il renchérit ; « D’autant plus que c’est interdit de cueillir les fleurs des massifs. Je pourrais vous dénoncer, j’ai pas envie d’être complice de ça moi » Bah oui quoi, un trafic de fleurs, imaginez le truc ! Peut être que ça se fume, allez savoir. Quoi qu’il en soit, il restait là, agenouiller près de l’inconnue, attendant qu’elle daigne lui répondre.

Voyant la blonde sursauter lorsqu’il se mit à lui parler, Spencer se dit immédiatement qu’il attirait les gens chelous. C’est vrai quoi, elle avait dû l’entendre arriver, ou au moins sentir sa présence, non ? Ce genre de chose se sent, mais cette fille ne devait pas être normale Aussi, il rétorqua à la blondinette, après avoir un peu plus enfoncé son cou dans son duffle-coat ; « Vous allez me faire croire que vous ne m’avez pas entendu arriver ? Pas même sentit que j’étais là ? Spencer s’interrompit subitement, tout s’expliquait. La jeune femme pensait que Spencer insinuait qu’elle fumait les plantes, elle était vraiment dérangée elle. C’est juste interdit de cueillir les fleurs, point barre Aussi, il poursuivit ; «Vu votre tête, on pourrait croire hein Enfin au moins si vous vous droguez aux pissenlits et autres coquelicots, tout ce que vous risquez, c’est de devenir végétalienne. Et pour votre gouverne, c’est interdit de cueillir les fleurs des massifs. Il interrompit son laïus quelques secondes, avant de poursuivre en engouffrant un peu plus ses mains dans ses poches ; Et ensuite, on ne dit pas « rouler une clope », ça n’existe pas hein. On dit rouler un joint. » Terminant sa tirade à la jeune femme, il se releva à son tour, époussetant son jean de gestes secs. Il sortit une main de sa poche, la tendit vers la jeune femme avec un sourire discret avant de se présenter ; « Spencer. Spencer Wellins. Et vous mademoiselle la voleuse de coquelicots, vous êtes ? » Je suis la voleuse de coquelicots masqué, je rétablit l’ordre dans le monde des coquelicooots Non non j’vous assure, ça se soigne. Il se demandait vraiment qui était cette blonde à l’air frêle, qu’une simple pincée de poussière suffit à faire tousser. Elle était mince, elle n’avait pas l’air d’être maigre, mais ce n’est pas pour autant qu’elle n’était pas malade. Une question le taraudait ; qui êtes vous, vraiment ? avait-il envie de demander. Mais la jeune blonde lui dirait pitètre, ou si elle ne le faisait pas, ce serait lui qui trouverait.

Tsss, il y avait des gens franchement mal élevé sur cette pauvre planète qu’est notre Terre Enfin, surtout hautain, oui voilà c’est ça, hautain. La blondinette était franchement hautaine avec Spencou, lui qui était si gentil, il allait la faire redescendre sur terre. Aussi, quand elle lui demanda si elle avait l’air du genre à se droguer, il répondit ; « Ecoutez, ce que vous faites de vos soirées ne me regarde pas hein, live your life babe » Mais soit dit en passant, la voleuse de fleurs avait une tête de droguée, donc allez savoir.. « Et ensuite la prescience, vous savez ce que c’est ? En clair c’est lire dans le futur, avoir un pressentiment ou une intuition, et généralement il n’est pas nécessaire d’avoir des yeux derrière la tête pour sentir qu’une personne est proche. Donc vous n’avez pas de prescience, ça c’est surement la faute aux coquelicots ! » Oui bon d’accord, c’était pas parce qu’elle ne l’avait pas sentit arriver qu’elle n’avait pas de prescience, mais bon, lui en avait décider ainsi, à la fin. En parlant de prescience, lui allait pas tarder à filer, elle parlait maintenant d’homicide la donzelle là & ça ne sentait pas bon du tout C’est pourquoi il rétorqua ; « Vous êtes pas bien dans votre tête hein & puis c’est pas parce que tout le monde cueille des fleurs qu’il faut le faire que diriez-vous si l’on venait cueillir des fleurs dans vos jardinières ? » Question rhétorique ? Oui j’avoue, c’est vrai Mais les pauvres fleurs, elle n’avaient rien demandées quoi Il se devait d’assurer leur défense, tel un avocat de la cour suprême.. Du jardin Oui oui, avant de se la jouer super-héros botanique, il allait commencer par sauver la blonde. La sauver d’elle-même, elle avait l’air trop sur la défensive pour être honnête ou n’avoir rien à cacher C’est pourquoi il lui répondit ; « Bah c’est juste pour faire connaissance, les gens civilisés du monde extérieur le font souvent, tu devrais essayer c’est cooool » Foutage de gueule du soir, bonsoir.