Une pluie glaciale avait persisté toute la journée, assise au fond de son siège elle avait le visage collé contre la vitre côté passager. Alizéa ne dérocha pas un mot de tout le trajet, elle s'entêtait à lui faire la tête et elle n'en savait même plus la raison. Elle jeta un bref regard en sa direction esquissant alors un sourire en apercevant son visage parfait. La pluie ne cessa pas de tomber, dispersant alors les nappes de brouillard, son attention se porta de nouveau sur le paysage extérieur, mais il faisait bien trop mauvais pour qu'elle puisse voir quoi que ce soit. Alizéa fut surprise par l'obscurité soudaine, la nuit venait de tomber d'un seul coup, comme s'ils n'avaient pas eu le temps de voir le soleil se coucher. Son corps se raidit, elle avait une mauvaise impression, comme si quelque chose allait se passer et ce temps n'arrangeait pas ses inquiétudes. La brunette posa à nouveau son regard sur le conducteur, contrairement à elle il semblait confiant, il n'avait pas peur d'affronter cette obscurité et ce temps ne semblait pas l'inquiéter plus que ça. Sans crier gare des phares perça la pénombre, elle n'eut qu'un petit moment pour ouvrir la bouche et prévenir le conducteur. Il ne fut qu'un instant pour que la voiture soit soulevée et lancée d'une telle force vers le côté, son corps s'envola littéralement, la pression de la ceinture de sécurité contre son corps se fit si forte que son souffle fut coupé, tandis que sa tête vint heurter le tableau de bord avant de revenir taper contre le siège. Une poupée de chiffon voilà ce qu'elle était devenue le temps d'une minute, incapable de contrôler quoi que ce soit, elle laissa aller mon corps. La voiture retomba avec fracas sur le sol, elle avait fait plusieurs tonneaux avant de se stabiliser. Après cela ce fut le trou noir, ne se rappelant que de très peu de choses de cet accident. Lui, il n'a pas survécu, il a succombé à ses blessures, il n'a pas souffert prétendirent les médecins. Le monde d'Alizéa s'écroula petit à petit, la seule personne à qui elle tenait vraiment, était morte à ses côtés regrettant alors une seule chose... de ne pas avoir eu le temps de lui dire qu'elle était amoureuse de lui.

Une fenêtre ouverte, les rideaux blancs se mirent à virevolter à chaque souffle du vent. Une pièce bercée par la douce lumière du soleil. Là devant la coiffeuse se tenait Alizéa, les yeux rivés vers le miroir à observer son propre reflet, elle ne cligna pas une seule fois des yeux, à chaque fois qu'elle tentait de fermer ses paupières le scénario de l'accident se répéta sans cesse dans sa tête, un crissement de pneu et le bruit de la tôle qui se froisse à chaque choc contre le sol encore humide. Cette nuit là, elle avait eu un mauvais pressentiment, elle aurait dû suivre son instinct et demander à Noah d'attendre que le temps ce calme un peu. Mais il s'était refusé d'attendre une minute de plus, le temps ne lui faisait pas peur, ce n'était pas trois goûtes d'eau qui allaient l'arrêter. Les hommes et leur façon à toujours vouloir être plus forts que tout. La pluie n'avait pas cessé de tomber de tout le trajet, Alizéa ne voyait rien et se demandait bien ce que lui il pouvait voir de plus qu'elle, mais il semblait confiant. C'est alors que leur regard se croisa que tout bascula en une seule seconde, une seule petite seconde... Alizéa sortis de ses pensées lorsqu'elle entendit une voix l'interpeller depuis le petit couloir. La jeune femme baissa son regard, elle ne voulait pas se mettre à pleurer, pas maintenant et surtout elle se refusait à verser une seule larme devant toutes les personnes qu'elle allait croiser aujourd'hui, cela lui rappelait bien trop de souvenirs.. ce même jour où ils avaient enterré sa mère quelques années plus tôt. Elle posa son doigt dans un peu de fond de teint afin de cacher ses quelques bleus qui couvraient les parties visibles de son corps, après cela elle quitta sa chambre, une longue journée de peine et de douleur s'annonçait.
Durant tout le trajet la jeune femme garda la tête baissée, elle s'était refusée à pleurer et pourtant elle ne pouvait pas empêcher les larmes de couler. Du revers de la main elle s'empressa de sécher ses pleures, elle ne voulait pas relever la tête et affronter le regard des autres personnes, c'était beaucoup trop dur pour elle. On lui avait demandé de dire quelques mots, mais elle avait refusé, non seulement elle n'arrivait pas ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit, mais aussi parce qu'elle savait qu'elle allait finir par fondre en larme. On meurt tous un jour, mais la mort de Noah avait été prématurée, Alizéa s'en voulait de ne pas avoir réagi cette nuit là, de s'être attachée à-lui... toutes les personnes à laquelle elle tenait finissaient toutes par partir un jour lorsqu'on s'y attend le moins, de quoi l'anéantir encore plus qu'elle ne l'était déjà. Soudain la jeune femme releva les yeux, une voix familière attira son attention. C'était lui, il se tenait là, non loin d'elle, à faire un petit discours. Elle ne le quitta pas des yeux, quelque peu choquée par son retour soudain. La brunette serra très fort ses poings, si fort qu'elle planta ses ongles dans sa propre chair... C'est à ce moment que le jeune homme croisa son regard, aussitôt la jeune femme baissa la tête, un léger pincement au cœur. Elle l'avait attendu des jours et des jours et voilà qu'il revenait sans crier gare. Laissant le reste des choses se dérouler, maintenant, elle n'avait plus qu'une seule envie, que tout ceci ce termine le plus rapidement possible, pour qu'elle puisse s'échapper d'ici... C'est ce qu'elle fit, trois jours plus tard, elle quitta son petit New York, laissant son passé derrière elle pour partir vers de nouvelles aventures. Alizéa a finie par atterrir à Las Vegas où elle a commencé une nouvelle vie, elle se sent bien et aucune ombre à l'horizon.. enfin ça, c'est avant que son passé finisse par la rattraper.