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 No one's ever gonna talk about this.

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Andrea Saint-James

Andrea Saint-James
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MessageSujet: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyMer 5 Sep - 21:54

Las Vegas, le Strip, la nuit. Ces trois mots peuvent largement suffir à libérer votre imagination. À vous faire imaginer les choses les plus décadentes de Vegas. A vous donner envie de vous adonner aux plaisirs et aux exces que peut vous offrir cette ville. Imaginez les néons de couleurs vous invitant à rentrer dans ces casinos vous donnant le vertige, les formes langoureuses des danseuses vous convaincant de venir les rejoindre dans leurs carrés selectifs, les cocktails aux textures révolutionnaires vous promettant de voir monts et merveilles. C'était ça Las Vegas, un monde de rêve créé pour des yeux désabusés par la vie normale. Andrea faisait partie de ce monde, lui aussi vendait du rêve contre des dollars sonnant et trébuchant. Il dirigeait un hotel, une de ces merveilles du strip qui vous invitait à entrer avec les propositions indécentes d'énorme fortune au jeu, de plaisir avec des créatures de rêve, d'ivresse envoutante. Mais le blondinet ne se laissait pas happer par ce monde, il en connaissait trop, à présent, pour se laisser avoir. Andrea se baladait dans le casino, à travers les tables de jeu. Il regardait ces visages absolument passionnés par les dés lancés, par les cartes retournées, par les leviers qu'on abaissait. Il voyait dans leurs yeux leurs espoirs de richesse. Mais non, le casino gagnait toujours, la banque avait toujours la main gagnante. Au final, tout cet argent allait tout droit dans les caisses de la société de son pére. C'était un système pervers, bien connu, mais une fois que les touristes arrivaient à Vegas, ils avaient tendance à l'oublier trop facilement. Andrea pouvait rire intérieurment, mais il était juste soulager que rien ne vienne troubler la pseudo tranquilité de Vegas ce soir. Il était heureux que tout se passe sans accroc. Il était heureux que ce soir il n'ait pas à secourir de fille en détresse. Cela faisait deux semaines qu'il n'avait pas vu Dawn. Deux semaines qu'il avait pensé à elle. Elle l'intriguait, et c'était assez rare pour en être noté. Andrea continuait de se promener jusqu'à en avoir marre de cette foule, de ces rires, et de ces souffles retenus en attendant que les dés finissent de rouler. Il poussa une porte et se retrouva dans les couloirs sombres, éclairés de lumières bleus, qui devraient servir en cas d'évacuation d'urgence.

Du silence, du calme, plus d'odeur artificiel. Andrea jeta un coup d'oeil à son téléphone. Il était bientôt deux heures du matin. La fatigue n'avait pas gagné l'esprit du eune homme qui pourtant ne souhaitait qu'une chose : retourner dans sa suite, et contempler la vue de Vegas. Il n'y avait rien de mieux pour lui, se poster sur la terrasse, ou plutot le toit de l'hotel, et contempler l'immensité se trouvant devant lui. Le jeune homme connaissait assez bien les coursives de son batiment, mais pas encore totalement. Il avait un doute quant à aller à gauche ou à droite, et réalisa ensuite qu'il avait fait un trop grand tour au lieu de prendre un chemin bien plus direct. Tant pis. Les personnes qu'il croisaient étaient rares mais toutes semblaient profiter avec bonheur du calme, du répis, et de la fraicheur se trouvant dans ces backstages improvisés. Alors qu'il regardait un message qu'il venait de recevoir sur son téléphone, il entendit une porte claquer. Il ne releva les yeux que quelques secondes plus tard, daignant offrir un regard à la personne qui s'était introduite dans ces labyrinthes. Dawn. Ses cheveux blonds flottant presque derrière elle, sa peau brillant légérement, un parfum répendant une sorte d'aura autour d'elle. Il se permit presque un sourire, tout du moins ses yeux montrèrent que la surprise lui plaisait. Mais que faisait elle ici? «  Dawn... Quelle bonne surprise! » Il s'arrêta un instant, à son niveau. «  Tu vas vraiment croire que je te poursuis, non? »
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K. Dawn-Joan Williams

K. Dawn-Joan Williams
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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyMer 5 Sep - 22:59


Il s'appelait Marc. Il avait la quarantaine et un très beau visage. Il sentait bon. S'habillait bien. Et avait une alliance à son doigt. Ce qui le poussait à venir dans un club de strip-tease? Dawn en avait aucune idée. Ce qu'elle savait, c'est qu'il avait tout pour lui, et qu'il n'avait pas de raison de se trouver ici. Mais un client était un client. Et le client était roi. Alors Dawn s’exécuta sans discuter. Après avoir fermé les rideaux du petit espace qu'on lui avait attribué, elle commença à danser pour l'homme. Gardant le sourire, elle ne cessait de le fixer dans les yeux pour qu'il garde son attention sur elle. Elle se déhanchait en silence sur la musique de fond, essayant au maximum de satisfaire le client. Parfois, elle s'accordait à lui adresser quelques mots pour savoir si tout ce passait bien. Puis elle passa à la partie la plus demandée. Elle commença à enlever son corsage sans aucune gène, dévoilant son corps au quarantenaire qui semblait n'y voir que du feu. Dawn était censée être en congé ce soir-ci, mais une amie à elle l'avait appelé, lui demandant de la remplacer pour la soirée, étant donné qu'elle se sentait pas très bien. Elle avait donc accepté, et ne regrettait pas son choix. Cette boite était beaucoup plus classe et encadrée que celle dans laquelle elle avait l'habitude de travailler. Les clients savaient à quoi s'en tenir, et à part quelques anecdotes que blondie avait pu entendre, les limites n'étaient pas dépassées. Dawn ne songeait certainement pas à changer de boite car elle avait ses habitudes où elle travaillait, mais cet endroit était clairement plus sécurisé, il n'y avait pas photo. Une fois le strip-tease terminé, Dawn accepta avec grand plaisir le pourboire de l'homme, avant de s’éclipser.

La blonde n'avait aucun droit de boire pendant le travail, alors elle faisait toujours le tour des lieux avant un nouveau strip-tease. Et comme elle ne connaissait pas cette boite, elle allait en profiter pour repérer les lieux. Elle commença alors par faire le tour de l'immense boite de strip-tease où l'ambiance battait son plein avant de visiter les coulisses, où tous les costumes étaient placés. Elle traversa plusieurs pièces comme ça, jusqu'à arriver dans une sorte de couloir éclairé de néons bleus. Malgré qu'il y ait de la lumière, Dawn n'y voyait presque rien. Cependant, il ne lui fallait pas beaucoup de lumière pour reconnaitre le visage d'Andrea qu'elle reconnaitrait entre mille. Elle qui croyait ne plus le revoir, elle s'était encore trompée. Apparemment, le destin avait envie qu'ils se croisent, encore et encore. A croire qu'ils n'allaient jamais se perdre de vue. « Andrea. » lâcha-t-elle, hésitante. Elle était assez gênée qu'il la voit aussi peu vêtue, même si ce n'était pas la première fois qu'il la voyait comme ça. Elle n'avait aucun compte à lui rendre non plus. Elle trouvait juste que.. c'était gênant. Mais tant pis, il l'avait vu maintenant. Plus question de faire marche arrière. « Non, cette fois je sais que tu n'y es pour rien. Je ne travaille pas ici, donc tu n'aurais pas pu me suivre. » Elle parlait d'une manière très posée, comme si avec le recul, elle n'avait plus peur de lui. « Enfin si, je travaille ici. Mais seulement pour la soirée. » se corrigea-t-elle avant qu'il ne se pose des questions quant à sa tenue. Replaçant ses cheveux derrière ses épaules, la blonde se racla la gorge. Il fallait vraiment qu'elle le rencontre à cet endroit. Dans cette pièce. La pièce la moins éclairée du Casino. La pièce la plus étroite. « Et toi? Qu'est-ce que tu fais ici? Tu es venu claquer ton argent dans les machines à sous? » Après tout, quand on était riche, on pouvait se permettre de gaspiller son argent dans n'importe quoi. Et puis, elle se doutait bien qu'il n'était pas venu ici seulement pour admirer les lumières bleues d'un vulgaire couloir.
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Andrea Saint-James

Andrea Saint-James
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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyMer 5 Sep - 23:37

Andrea aurait bien été croupier. Apres tout, il avait un véritable don pour les cartes, les maniants depuis sa plus tendre enfance, et étant devenu un bon joueur de poker durant ses études. Le jeune homme savait aussi que la banque gagnait toujours, et qu'il vallait mieux s'arrêter sur une main chanceuse plutot que tout rejouer, et tout perdre une nouvelle fois. Il en avait vu, des touristes, aller et venir, gagner et tout perdre, reprendre l'avion avec une telle mine qu'il se doutait que Vegas était maintenant inscrit en rouge dans leur esprit. Excepté croupier, il ne voyait pas trop quel autre job, à part le sien, il aurait pu faire dans la petite ville du Nevada. Il aurait pu marier des gens, déguisé en Elvis. Ou pas. Ou alors gogo dancer? Non, non plus. Disons que son job de manager, de directeur d'un hotel casino lui plaisait assez. Il avait les horaires qu'il voulait, fréquentait les gens qu'il souhaitait fréquenter et déléguait quand il n'avait pas envie d'aller assister à des réunions absolument endormantes. Parfois, tout ce qu'il avait envie de faire, c'était de prendre le jet de l'hotel et de partir loin, où personne ne le connaitrait et où il pourrait ne plus penser à rien d'autre qu'à vivre une vie tranquille et sans responsabilités. Mais ses responsabilités, il les assumait au quotidien, comme un homme qui avait de la maturité. Mature à vingt cinq ans en journée, fêtard comme tout jeune de son age parfois la nuit. Mais pas cette nuit là, non, là il se contentait de errer telle une âme en peine dans les couleur d'un hotel qui pourtant lui appartenait. Il s'était fait à la lumiére bleue, il s'était fait à ne rien y voir, ou presque, mais il ne s'attendait aucunement à croiser Dawn ici. Il savait parfaitement que la jeune femme était strip teaseuse, mais pas dans son casino. Seulement, vu la tenue qu'elle portait, et à ses dires, elle travaillait bien ici, mais pour la soirée. Alors elle n'était là que pour un seul soir, et il fallait qu'ils se rencontrent, encore. Seulement, Andrea ne réussit pas vraiment à comprendre le ton sur lequel elle souffla son prénom. Était elle heureuse de le revoir? De toute évidence, pas vraiment. Pourtant, la dernière fois qu'ils s'étaient parlé, elle avait semblé quitter sa peur pour plus de curiosité. En tout cas, elle avait raison. Elle n'était pas quelqu'un de normal, elle n'était pas comme toutes les autres.

Andrea gardait le regard concentré sur le visage de la jeune femme. Certes, il savait que c'était une strip-teaseuse, il l'avait vu une fois travailler, mais ce n'était pas le cas à présent. «  Et ça va comme travail? Je veux dire, c'est mieux ici qu'ailleurs ou... » La question était inutile mais c'était pour faire la conversation, et casser la gêne provoquée par les lieux, la tenue de la jeune femme, la pénombre. «  Pitoyable comme entrée en matière non? Je voulais juste changer du traditionnel « ca va? » ...» Un léger sourire vint se nicher sur les lèvres du franco-américain. Il l'aimait bien, cette petite blonde. Elle avait un truc en plus qu'il était incapable de nommer. Peut être la franchise, ou l'honneteté. Ou alors, peut être que simplement elle ne frolait pas l'hypocrisie comme le reste du monde. Il n'en savait rien, mais il était plutot heureux de tomber sur elle. «  Non, en fait, je viens ici pour gagner de l'argent. Je bosse ici en gros. Même si là je rentrais chez moi, ce qui est aussi dans l'immeuble. Bref je passe ma vie dans cet hotel, et c'est loin d'être passionnant. » Andrea n'avait aucune envie de révéler de but en blanc quelle était sa fonction. Pour la premiére fois, il n'était pas complétement honnête avec elle, il ne voulait juste pas qu'elle ait la possibilité de devenir une de ces sirénes attirées par l'argent des lors qu'elle apprenait son job, son nom, sa fortune. Débile, certes, mais tout est une question de vécu et d'habitude. Ca ou alors qu'elle devienne distante. En tout cas, il ne voulait pas se laisser la possibilité de changer cette relation tres étrange naissante.
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K. Dawn-Joan Williams

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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyJeu 6 Sep - 18:20


Dawn avait choisi le travail de strip-teaseuse dans le seul but de gagner beaucoup d'argent. N'ayant pas fait de très grandes études, elle savait très bien qu'elle n'avait pas beaucoup de possibilités. Soit elle faisait un métier qu'elle aimait avec cependant un petit salaire, soit elle montrait son corps et gagnait facilement sa vie. La seconde option avait été la plus évidente, si on tenait compte de l'état de santé de sa mère. Personne n'était là pour l'aider financièrement. Seule Dawn était là pour tout gérer. Elle faisait alors du meilleur qu'elle pouvait, ignorant les différentes critiques qu'on avait pu lui faire. On la traitait de fille facile. De prostituée. De fille superficielle. Tout ce qu'elle n'était pas. Mais elle s'en moquait. Les gens ne savaient pas ce qu'elle vivait. Ils ne savaient pas qu'elle faisait tout ça pour sa mère. Enfin, du moins, au départ. Parce qu'au lieu de rester une tare pour la blonde, ce métier devint bien vite un loisir. Oui, un loisir. Qui l'aurait cru? Elle prenait désormais du plaisir à danser, si cette danse se passait sans encombres cependant. Et puis, qui ne succombait pas aux vices de Las Vegas, franchement? Malgré elle, Dawn était tombée dans le panneau. Elle passait le plus clair de son temps à faire des strip-teases mais était aussi devenue une femme comme qui dirait assez volage. Elle ne s'investissait pas dans une relation. Elle ne faisait que passer de lits en lits en quête d'un peu de plaisir. Et cette vie lui plaisait. Du moins, c'est ce dont elle essayait de se persuader. Après tout, elle ne pouvait pas vivre une vie entière dans le vice. Il allait falloir qu'elle se pose. Qu'elle trouve un vrai travail. Qu'elle trouve l'amour. Qu'elle arrête ses conneries, tout simplement.

Il est vrai qu'elle était assez surprise de voir Andrea ici, mais elle n'était pas déçue. Elle ne s'attendait juste pas à ce qu'il la voit aussi dévêtue, sortant tout juste d'une danse qu'il lui avait bien rapporté. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle était gênée qu'il la voit comme ça. Après tout, il l'avait déjà vu aussi peu habillée le soir où il s'était rendu sur son lieu de travail. Mais ce n'était pas pareil. Son avis sur lui avait changé. Elle ne le voyait plus comme ce dangereux psychopathe qui allait l'étrangler dans un recoin. Non. A présent, il l'intriguait. Il lui faisait peur, mais peur dans le bon sens. Il l'impressionnait. L'intéressait. Sans pouvoir se retenir, la blonde se mit à rire quand Andrea s'auto critiqua sur sa façon d'engager la conversation. Elle riait, comme si elle n'avait plus aucun doute sur lui. Ce qui était totalement faux d'ailleurs. « T'inquiètes pas, j'ai connu bien pire. Le boulot ici est le même partout, malgré que ce Casino semble bien plus sécurisé que celui dans lequel je travaille. » avoua-t-elle en soupirant. « Y'en a qui ont de la chance. » Oui, parce qu'à l'endroit où Dawn travaillait, il était très fréquent de voir des hommes dépasser les bornes. Comme se permettre le contact avec les danseuses ou alors leur proposer un extra pour finir le travail à l’hôtel, si vous voyez ce que je veux dire. « Un croupier tueur en série. Original. » Elle ignorait le métier qu'il pratiquait, et s'imaginait que c'était plus haut placé que croupier vu comment il se comportait et s'habillait. « Pourquoi est-ce que tu te réfugies dans le couloir? Tu essaies de fuir quelqu'un? » Apparemment, il était sur le point de rentrer chez lui. Alors pourquoi restait-il ainsi dans le noir? Peut-être un rituel de meurtrier, elle ne savait pas.
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Andrea Saint-James

Andrea Saint-James
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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyJeu 6 Sep - 20:33

Rien n'était ce que cela semblait être à Las Vegas. Les casinos si brillants, promesses de richesses et de bonheur, n'étaient que fumées. Les filles qui semblaient toutes si heureuses d'être avec vous ne pensait qu'au pourboire que vous alliez leur laisser. Les fêtes qui vous faisait vous sentir si vivants ne faisait que vous tirer un peu plus vers le bas. Andrea avait vite compris qu'il ne fallait faire confiance à aucune impression ici, juste à son instinc. Et encore. L'instinct vous poussait à faire des choses folles, peut être même déraisonnées, mais des choses qui allaient vous suivre à vie. Des choses vous définissant. Des choses vous prouvant qui vous étiez. On n'est jamais défini par ses idées mais plutot par ses actes, et c'était ce que le jeune directeur avait compris en arrivant dans la ville du Nevada. C'était son premier job, et quel job! Un job royal que lui avait offert son pere pour lui faire oublier l'horrible perte de sa mère. Mais il s'en était montré digne, il avait su s'imposer en tant que véritable directeur, et pas seulement en gosse de riche ne se basant que sur les décisions du conseil d'actionnaires qu'il voyait toutes les semaines. Non, il avait su prendre ses risques et faire que ceux ci soient rentables. Parfois, on parlait dans les journaux de lui, mais son nom n'était cité que très rarement. En effet, le jeune franco-américain aimait se cacher derrière son titre. Il ne voyait pas l'interet de devenir celebre, ou de faire parler de lui. Tout ce qui l'importait était les bénéfices et les conditions de travail, et que rien de mal ne revienne aux oreilles paternelles. Travail harassant, croyez moi. D'ailleurs, c'était pour cela qu'il avait choisi d'habiter dans les lieux, et de ne pas faire comme tout le monde, à savoir s'acheter une villa avec piscine dans les parages. Ce n'était pas son genre : trop tape à l'oeil, trop connoté avec ce monde de riche dans lequel il ne savait pas trop quoi faire. Un monde dans lequel il ne se sentait pas à l'aise, enfin plus trop de rester maintenant. Pendant toute sa vie, il avait vu les effets de l'argent, et quand lui même avait eut besoin de quelque chose, l'argent ne l'avait pas acheté. On n'avait pas pu retrouver les assassins de sa mére, on avait encore moins pu rendre la justice. Alors à quoi servait véritablement l'argent à part se donner un semblant d'importance? À rien. L'argent servait vraiment uniquement quand on en avait besoin. Quand on avait un reel manque, un besoin vital.

La jeune femme était très peu habillée, certes. À force de se ballader dans les couloirs de l'hotel, certes il y était habitué mais il ne fréquentait que très peu de strip-teaseuse. Il se forçait à se concentrer sur le visage de la jeune femme, ses yeux, distinguant malgré la semi pénombre sa silhouette qui devait enchanter les yeux de ses clients. «  Je pense que si tu voulais changer de casino, le patron d'ici ne serait certainement pas contre. Tu devrais faire augmenter son chiffre d'affaire... » Andrea souria négligemment face au compliment qu'il venait de faire. Dans la pénombre, cela pourrait être mal interprété. Elle n'avait pas à avoir peur de lui, au moins, elle devait l'avoir compris. «  Qui a dit que j'étais un tueur en série? Et croupier en plus? Tu commences à savoir trop de choses, moi qui voulait garder le mystère... » Tueur en série? Jamais il ne lui avait dit qu'il avait tué d'autres personnes, jamais il ne lui avait laissé comprendre qu'il était plus menaçant qu'elle le croyait. Et il n'était pas un croupier non plus, même s'il possédait un réel talent aux cartes. C'était une bonne idée à tester un jour, prendre la place d'un croupier pour un jour, histoire de changer son quotidien. C'était le genre d'idée totalement farfelue qu'il appréciait beaucoup en fait. «  Le grand méchant loup n'a pas le droit d'en avoir marre de la foule? Disons que je rentrais, mais si tu veux aller boire un verre, je ne serais pas contre. » Pour une fois qu'il tombait sur la jeune femme, il avait envie de passer un peu plus de temps avec elle. Enfin, à voir si cette envie était réciproque vu les circonstances dans lesquelles ils s'étaient connus. Et puis, un verre ne leur ferait surement pas de mal. Ni à l'un, ni à l'autre.
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K. Dawn-Joan Williams

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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyVen 7 Sep - 14:44


Si la mère de Dawn apprenait ce qu'elle faisait pour gagner sa vie, elle en ferait probablement une crise cardiaque. En effet, Dawn qui avait toujours été contre ces femmes qui montraient leur corps à qui le voulait, faisait à présent la même chose. Il était donc inconcevable que la mère de Dawn soit au courant. Elle ne reconnaitrait plus sa fille. Et refuserait sans aucun doute l'argent qu'elle lui donnait pour payer les frais d'hospitalisation. La jeune blonde se permettait donc un petit mensonge pour le bien de sa mère. Elle était mieux sans savoir que sa fille était une débauchée. Ça lui ferait beaucoup trop de peine. Elle serait bien trop déçue de sa fille. Et tout ce dont Dawn craignait, c'était devenir une déception pour sa mère. Elle l'avait déjà été pour son père - sinon il ne les aurait pas abandonné elle et sa mère juste après sa naissance - elle ne voulait pas que ça arrive à nouveau. Elle ne prévoyait évidemment pas de lui mentir toute sa vie. Juste le temps qu'elle aille mieux. Après, Dawn changerait de métier. Du moins, c'était ce dont elle essayait de se persuader. Oui, parce que partir de ce milieu n'allait pas être si évident que ça. Une fois qu'on goûte aux vices, on en veut plus et toujours plus. Dawn disait qu'elle était différente des autres. Qu'elle n'était pas dépendante à cette vie. Mais n'était-ce pas tout ce que disait ceux qui justement en étaient dépendants? « Je pense que si tu voulais changer de casino, le patron d'ici ne serait certainement pas contre. Tu devrais faire augmenter son chiffre d'affaire... » Bizarre comme compliment. Très bizarre même. Oh Dawn n'avait rien contre le fait qu'on la complimente, seulement elle avait encore un peu de mal à se faire à l'idée qu'elle copinait avec un meurtrier. Peut-être devait-elle justement arrêter de penser et suivre son instinct, comme elle le faisait souvent. Parce que même si sa tête lui disait de se méfier d'Andrea, son cœur lui, l'incitait à rester à ses côtés. Indécise jusqu'au bout. « C'est ce que tu dis à toutes les strip-teaseuses que tu croises dans des couloirs à moitié éclairés? » demanda-t-elle avec le sourire aux lèvres, gardant ses yeux dans les siens. « Même si le travail semble beaucoup plus vivable ici, je ne me vois pas quitter le Casino où je travaille depuis maintenant deux ans. Tu diras à ton patron que je suis désolée. » Le sourire aux lèvres, elle semblait presque totalement sereine à ses côtés. Et c'est dans ces moments-là qu'elle se rendait compte à quel point elle était bizarre. Une autre personne aurait préféré rester le plus loin possible d'un homme comme lui. Mais pas Dawn.

Dawn avait supposé qu'Andrea était croupier après qu'il lui ait avoué qu'il travaillait ici. Elle voulait juste voir si son intuition était bonne. Apparemment, elle avait faux sur toute la ligne. Tant pis. « Je sais pas. La façon dont tu avais de tuer ces hommes. Comme si c'était un acte de routine. » Elle se rappelait de son visage à l'instant même où il avait appuyé sur la gâchette. Elle se rappelait de chaque détail de cette soirée. C'était gravé dans sa mémoire, à jamais. « Si tu me dis que c'était les deux seuls hommes, j'aurais vraiment du mal à te croire. » lâcha-t-elle comme un avertissement. Elle détestait quand on lui mentait et jusqu'à maintenant Andrea avait été étrangement honnête avec elle, alors elle espérait que ça allait rester ainsi. La proposition du jeune homme intrigua la blonde. Pourquoi pas, après tout elle avait une réelle envie d'en connaitre plus sur lui. Et sa compagnie ne lui était en aucun cas désagréable. « J'ai encore une danse à faire.. mais tant pis. Il faudra juste pas que le patron ne l'apprenne. » lança-t-elle en se mordant la lèvre inférieure, se rendant compte qu'elle risquait fortement de se faire taper sur les doigts si ce dernier l’apprenait. « J'ai juste besoin de.. m'habiller un peu. Attends moi au bar du Casino. » Puis elle quitta le couloir sans un dernier regard. C'était assez bizarre de se dire qu'elle allait boire un verre avec un homme aussi dangereux, mais c'était tout aussi excitant. Dawn se changea donc dans les vestiaires, abandonnant son corsage pour une robe noire toute simple. Elle réarrangea ses cheveux dans la glace avant de quitter les lieux pour se retrouver au bar. Il ne lui fallut que quelques secondes pour repérer Andrea, tout près du comptoir. « J'espère ne pas avoir été trop longue. » lâcha-t-elle, en regardant autour d'elle, explorant les lieux des yeux.
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Andrea Saint-James

Andrea Saint-James
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entre toi et las vegas
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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyLun 10 Sep - 10:04

Tout chose, bonne à la base, peut être pervertie. Il s'agit d'une réalité, presque d'une humanité, d'un adage véridique qui ne cessera jamais. La passion, l'amour fou pour quelqu'un, devient de la jalousie, de la possessivité à l'extrême. Des choses aussi banales que des agents récréatifs peuvent eux aussi être pervertis. La drogue par exemple, créé à l'époque pour divertir les hommes puissants de ce monde, était devenue un objet de destruction massive. Une véritable arme. Tout pouvait être pervertie, même les êtres humains. Il suffisait d'une mauvaise parole, d'un mauvais comportement pour que la personne normale laisse parler ce qui il y a de pire en elle. Andrea, avec le comportement qu'il avait eut envers certaines personnes, s'était déjà demandé ce qu'elles étaient devenues ensuite. Il avait été un être extremement abject pendant quelques temps, enchainant les conquêtes pour s'occuper l'esprit, et n'hésitant pas à planter une balle entre les deux yeux des pires êtres qu'il croisait. Il était en marge du monde, et pourtant, il avait encore une belle place dans la société. Voilà quel était le véritable comble de ce monde actuel : l'argent suffisait à vous acheter une conduite. Toute personne, aussi pervertie soit elle, pouvait être considérée comme la plus angélique à condition que l'argent qu'elle possédait – ainsi que ses talents de dissimulation- soient des plus prolifiques. Voilà comment l'être le plus pourri, le plus perverti au monde pouvait être caché par la folie du monde. Pour cacher les choses, Andrea n'avait jamais été spécialement doué mais il l'était devenu. Comme il était un jour devenu un salop avant de se calmer. Le genre de type absolument abjecte qui pouvait dire à une fille avec qui il avait eut une bref aventure, de rentrer chez elle en prenant un taxi, et de l'oublier; le tout en lui tendant négligemment un billet de cinquante dollars. Mais disons que ceci était une sale periode de sa vie. Une période dépassée à présent dans la mesure où quand il avait une relation très éphèmère à Vegas, la fille ne s'attendait pas à quelque chose en général. La ville était tellement pervertie qu'elle était devenue célébre pour cela, et s'il elle ne respectait pas elle même ses codes, alors ce serait un scandale! Imaginez les mariages célébrés devant Elvis. Si deux sur trois ne se transformaient plus en divorces mais en union à vie, qui viendrait encore dans ces chapelles de préfabriqués? Le comble était que l'humanité recherchait la perversion, et Vegas leur offrait. Quel moyen plus aisé de se déculpabiliser que de se dire que l'endroit à été fait dans ce simple but?

«  Non, en général elles ont droit au couplet comme quoi il faut faire attention dans le noir, ne pas parler aux inconnus, et grand-mère comme tu as de grandes dents... J'innove avec toi de toute evidence. » Ce ping-pong de réponses était amusant. Elle avait de l'esprit. Et une jeune femme blonde, aux yeux bleus, était un exemple très pertinent pour lui. Andrea focalisa son esprit sur l'espèce d'avertissement qu'elle venait de lui faire. Elle avait réussit à lire très clair dans son jeu, alors qu'il passait son temps à jouer au patron d'hotel certes un peu mystérieux, mais on ne peut plus normal pour un type de son age. Il hocha négligemment la tête, plissant légérement les yeux l'air de dire qu'elle était plus finaude qu'il ne l'aurait originellement pensé et ajouta : «  Alors je ne vais rien dire je crois. » Aveux intrinsèque que non, ce n'étaient pas les premiers. Mais il n'avait pas à lui mentir, et elle n'avait pas à savoir alors il préféra continuer en l'invitant à boire un verre. L'alcool résolvait tout à Las Vegas...

Alors qu'elle était partie se changer, Andrea pénétra dans le bar qu'il ne connaissait que trop bien. Les trois barmen et cinq serveurs qui étaient là ce soir étaient tous passés dans son bureau avant d'être embauchés. Andrea avait ce petit truc peut être démodé, de parler au moins une fois avec chaque personne avant de l'embaucher en contrat indéterminé. Ce qui au final, lui avait attiré la sympathie de pas mal d'employés, et il se disait par avance que cela ne lui serait peut être pas trop inutile ce soir. Il glissa un mot au barman se trouvant en face de lui : «  Daniel, s'il vous plait, je sais que je suis votre patron, mais oubliez le pour ce soir. Et que temporairement, tout le monde l'oublie d'ailleurs... ». Le jeune homme venait à peine de finir sa phrase quand la jeune femme le rejoint. Dans sa robe noire, elle ressemblait à toutes ces femmes bien trop belles pour Vegas, qui n'y venait que pour siroter des cocktails autour des piscines azurées. Pas du tout à cette autre catégorie de jeune femme qui avaient juste besoin d'argent presque à tout prix. «  Non, bien sur que non. Et puis ça valait le coût, cette robe te va très bien. » Les compliments d'Andrea étaient fait d'une manière très honnête, presque brute. Mais bizzarement, c'était ainsi qu'il avait envie d'agir face à Dawn : en étant sincère, un jeu d'honnêteté. Reprenant un sujet plus terre à terre, il lui posa la question la plus bateau qu'on puisse poser dans un bar «  Qu'est ce que je t'offre? » Les barmen avaient une théorie comme quoi les clients pouvaient être définits par leur choix de boisson, on allait rapidement voir ce qu'était la jeune blonde assise à coté de lui. Puis, fixant son regard limpide dans le regard bleuté de Dawn, il continua de la questionner, directement, peut être trop : «  Tu as toujours venu venir vivre ici? Ou tu rêves d'autres choses? ». Question personnelle, peut être trop. Peu importait, Andrea avait envie de la connaître.
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K. Dawn-Joan Williams

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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyMer 12 Sep - 14:25


Depuis qu'elle était à Las Vegas, Dawn n'avait pas eu de relation sérieuse. Elle se contentait d'inconnus, d'hommes qu'elle rencontrait en boite ou dans les bars. Selon elle, les relations d'un soir étaient beaucoup plus simples à gérer que les relations sérieuses. Elle n'avait pas le temps ni même l'envie de s'investir dans une relation qui, elle le savait, allait forcément mal terminer. Elle avait connu trop de déception pour se laisser avoir une fois de plus. Alors elle profitait de l'ambiance de cette ville pour gérer sa vie sentimentale comme elle en avait envie. Elle couchait avec n'importe qui, n'importe quand. Elle brisait des couples sans s'en soucier, elle faisait espérer les plus naïfs. Elle était sans pitié de ce côté-ci, parce qu'on avait été sans pitié avec elle dans le passé. Elle agissait comme un vrai mec, se foutant royalement des sentiments des autres. Certes, elle avait rencontré des hommes totalement respectables et agréables durant ces deux années. Mais aucun n'avait réussi à lui enlever ce malheureux préjugé qu'elle avait sur les relations sérieuses. Dawn ne souhaitait pas pour autant mourir seule, mais l'amour n'était qu'une blague selon elle. Personne ne pouvait aimer une autre personne sans penser à la tromper. Personne ne pouvait aimer quelqu'un dans tout son être. Il y avait toujours quelque chose qui gênait. Il y avait toujours quelque chose pour mettre le doute aux personnes en couple. Et le doute ne faisait pas bon ménage avec l'amour. Si on doutait, c'était qu'on n'était pas amoureux. Du moins, c'était ce que Dawn pensait. Enfin, peut-être se trompait-elle. Peut-être que dans cinq ans elle allait être mariée à un homme et enceinte de jumeaux, qui sait. Peut-être qu'elle allait revoir sa définition de l'amour. Peut-être qu'elle allait tout simplement y croire. Mais demain n'était pas la veille. Non, Dawn était une jeune femme bornée - du moins, c'était ce dont elle essayait de se persuader -. « Alors je suis une privilégiée en quelque sorte. J'ai le droit au meurtre en direct et à une technique de drague différente. Je suis une petite chanceuse en fait. » Non, elle ne pouvait pas s'empêcher de parler du meurtre, malgré que sa phrase avait été dite sur le ton de la plaisanterie. Elle semblait s'entendre de mieux en mieux avec lui, mais qu'importe la tournure que pouvait prendre leur relation, il resterait l'homme qui a tué deux hommes devant elle. Elle aurait toujours cette même idée de lui. Celle d'un meurtrier. D'un homme qui tuait les gens sans même une once de regret. Normalement, elle devrait être effrayée par cette idée là. Mais non. Elle n'était plus effrayée. Elle était plutôt intriguée. Intéressée. Fascinée. Oui, tout ne tournait pas rond chez elle non plus. A croire qu'Andrea avait trouvé le témoin parfait pour son meurtre.

Finalement, Dawn partit dans les vestiaires pour se changer. Jamais elle n'avait imaginé boire un verre avec lui, mais pourquoi pas. Elle savait pertinemment qu'il ne lui voulait pas de mal, et aussi bête que cela pouvait sembler, elle le trouvait plutôt attirant. D'accord, c'était un meurtrier. Il était mauvais. Mais il en était pas moins un homme. Un très bel homme d'ailleurs. Et un verre, ce n'était rien. Sa robe noire enfilée, la belle blonde arrangea son maquillage et sa coiffure dans une des glaces et rejoignit enfin Andrea au bar. Elle s'excusa de son retard, même s'il devait avoir l'habitude des filles qui se préparaient pendant des heures dans la seule optique de bien paraitre à ses yeux. « J'ai le droit à une vraie pluie de compliments ce soir. Tu serais pas en train de me draguer quand même? » Dawn, toujours fidèle à elle même avec son honnêteté déroutante. Mais malgré tout, elle était contente de savoir que ça lui plaisait. Aussi bizarre que cela pouvait paraitre. La blonde s'installa finalement sur un des tabourets qui faisaient tout le tour du comptoir, afin de regarder la carte des boissons. « Un mojito, s'il te plait. » avait-elle dit en appuyant le nom de sa commande avec un pauvre accent espagnol. Quand elle se rendait dans un bar, c'était la seule boisson qui la tentait; une addiction transmise par une amie cubaine qui travaillait avec elle. Après avoir passé commande, Dawn arrêta son regard sur le visage d'Andrea qui semblait bien intéressé par sa vie tout d'un coup. C'était bizarre d'être questionnée de la sorte par un homme qu'elle connaissait à peine. D'habitude, les hommes que Dawn rencontraient ne posaient que les questions essentielles parce qu'ils savaient pertinemment qu'ils finiraient leur soirée à ses côtés. C'était donc nouveau, mais pas désagréable. « Tu penses vraiment que mon rêve depuis que je suis petite c'est devenir strip-teaseuse? » demanda-t-elle, le sourire aux lèvres. Bien sûr que ce n'avait jamais été son rêve. Elle, ce qu'elle aimait, c'était les langues. « Disons que j'avais des rêves. Mais tout ne se passe pas comme on l'aurait souhaité. » Elle haussa les épaules et regarda le barman s'occuper des boissons. « Et toi? Je suppose que tout ne s'est pas passé comme tu l'aurais souhaité, sinon tu ne tuerais pas des gens. » Simple question de logique. Enfin, peut-être qu'elle se trompait, mais elle ne pensait pas. Andrea avait beau avoir l'apparence de l'homme qui avait tout, mais c'était tout le contraire.
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Andrea Saint-James

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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyVen 14 Sep - 18:08

L'honnêteté. Andrea aurait aimé ne jurer que par cela, mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Il avait cessé de tenter d'exposer ses idées aux autres quand il avait remarqué qu'elles n'avaient rien de commun. En fait, ses idées manquaient de rapport face à la morale et à l'ordre bien établi par les coutumes ancestrales. Il était adepte d'une honnêteté presque trop brutale, prêt à afficher à n'importe qui son opinion sur toute chose. Andrea se contentait donc de faire comme tout le monde, de se taire et de ne pas faire de remarques désobligeantes aux autres. En fait, il se taisait en général, se contentant d'observer ces mascarades sociales auxquelles il se pliait parce que sa fonction l'y obligeait. Mais face à Dawn, il se sentait comme libre de se laisser aller à ce qu'il était vraiment. Apres tout, elle avait été le témoin privilégiée de la partie la plus sombre de l'âme du franco-américain. Elle connaissait ce vice qui aurait pu lui valoir la prison. Cependant, ce n'était pas son seul vice, il en avait d'autres, mais qui correspondait plus avec son rang. Il aimait conduire des voitures hors de prix à des vitesses vertigineuses : l'adrénaline était la seule chose qui le grisait après le meurtre de criminels notoires. Un jour, il s'était mis à réfléchir sur ces choses qu'il aimait, ces choses qui menaçait clairement ses interets. Il avait un goût très prononcé pour le danger, pour les risques quel qu'ils soient. Le fait était qu'il avait eut l'impression durant une très grande majorité de sa vie, d'avoir plus de liberté que n'importe quel autre citoyen lambda. Certes, il avait eut des parents aimant, mais pas des plus présent. Livré à lui même dans la ville de Chicago, il avait découvert lui même que l'argent ne faisait que faire reculer ses limites. L'argent achète les services des hommes, et le plaisir des femmes. L'argent fait aussi naitre l'hypocrisie puisqu'on ne se met à fréquenter que des gens de son milieu pour ne pas voir que des piques assiettes. L'argent fait naitre le sentiment blasé qui finit un petit matin, par vous submerger à un tel point que vous pensez être en train de vous noyer. Alors vous finissez par partir, par renoncer par cette fatalité en cachant qui vous êtes. Vous décidez de devenir une autre personne, tout en restant au fond vous même. Mais en le cachant au monde entier. C'était la logique bizarre qu'avait décidé d'adopter Andrea. «  Pourquoi es tu si focalisée sur le fait que je serais en train de te draguer? Tu passes tes soirées à avoir pour travail de faire baver des hommes, à te faire clairement draguer par eux. Tu me penserais plus normal si je te draguais, comme tout mec lambda? » Andrea eut un léger sourire pour la jeune femme. Elle était prévenu, il n'était pas vraiment comme les autres, quitte à l'effrayer...

Un Mojito. Choix assez classique mais choix qui plaisait étrangement à Andrea. Lui même prit une vodka pomme en appelant le barman par son prénom. Le bar, au beau milieu de la nuit, était tout de même rempli de pas mal de touriste. Tout était fait dans les casinos pour que les gens n'aient aucune idée du temps qui passe, et c'était assez réussit dans le casino du blondinet. Lui même, en attendant les verres, se plaisait à questionner la jeune femme. Il préférait la faire parler plutot que de parler de sa vie qui l'obligerait à plus se révéler. Il n'avait jamais été bon à cela, se mettre en avant, laisser les autres le connaître de manière plus exhaustive. Il se plaisait donc à écouter les gens parler, à plus en apprendre sur eux, non pas par altruisme en général, c'est juste que tout détail peut se transformer en arme ou en bouclier. La jeune femme le fit sourire en lui demandant s'il pensait vraiment qu'être strip-teaseuse était le métier de ses rêves. Du bout des lèvres il souffla «  Qui je serais pour te juger? » avant de l'écouter dire que tout avait fini par s'effondrer. Au final, tout fini toujours par s'effondrer. Il n'y a que dans les films que tout est beau et rose jusqu'à la fin des temps. Il n'y a que dans les films que tout le monde s'en sort et méne une vie de rêve. Or Las Vegas n'est qu'un décors de film, et non pas une véritable production d'Hollywood. «  Qui te dit que ce n'est pas ce que je veux faire de ma vie au final? Je plaisante, désolé pour l'humour noir. C'est juste que je préfère rire de cela plutot que de me demander à quel point je dois être monstrueux. » Le ton d'Andrea était assez faible, dit comme une confidence. Apres tout, le barman ne devait rien savoir, cela devait rester entre Dawn et lui. Le serveur déposa les verres devant eux. Le blond saisit son verre, et plongeant son regard bleuté dans celui de la jeune femme, il posa une question pleine de banalité «  On trinque à quoi? »
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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyMar 18 Sep - 21:19


« Tu me penserais plus normal si je te draguais, comme tout mec lambda? » Dawn eût un sourire en coin. Ce mec n'était définitivement pas normal; mais elle l'aimait bien. En fait, plus il parlait, plus elle l'appréciait. Pourtant, il avait tout pour la repousser. Il tuait des hommes sans sourciller. Il était très certainement dangereux. Il faisait partie des hommes riches de la ville. Oui, tout pour la faire fuir.. et pourtant, elle restait là, à ses côtés. A croire que les tordus l'attiraient. A croire qu'elle non plus était pas si normale qu'elle le prétendait. Non, elle n'était définitivement pas comme tout le monde. Elle était intriguée par un meurtrier. Elle s'intéressait à la vie d'un homme dangereux. Elle acceptait de boire un verre avec l'homme qui lui avait proposé de l'argent contre son silence. Rien de ça n'était normal. Et pourtant, elle le faisait. Elle suivait son instinct; le suivait lui en attendant de voir la suite. Il allait peut-être la décevoir. Il allait peut-être la tuer. Mais Dawn était sûre qu'il en valait le risque. En deux ans, c'était le seul homme qui avait su lui répondre avec autant d'honnêteté et avec autant d'entrain. Il était mystérieux, et elle voulait percer le mystère qui le définissait. Elle voulait approfondir leur relation, aussi étrange soit-ce. « Tous les hommes que je rencontre au travail ne sont pas aussi intrigants qu'un meurtrier dans ton genre. » Elle aurait très bien pu dire pas aussi intrigants que toi, mais elle voulait éviter les compliments trop directs. Après tout, elle ne le connaissait pas depuis longtemps. Et elle acceptait de lui parler depuis moins longtemps encore. De plus, elle ignorait si elle était prête à le draguer. Il était tout de même dangereux. Seulement, tous les gens qui connaissaient Dawn savaient qu'elle aimait le danger alors elle allait très certainement se rendre compte à un moment où à un autre qu'elle était plus intéressée par lui qu'elle ne le pensait. De toute manière, Dawn avait la réputation de ne s'intéresser qu'aux hommes les plus étranges. Contrairement à la majeure partie des femmes, elle aimait quand un homme était froid. Quand il était franc au point d'être méchant. Quand il s'énervait vite. Quand il avait le sang chaud. En fait, elle préférait les défauts aux qualités, qu'elle trouvait beaucoup plus naturels. Plus spontanés. Plus vrais.

Andrea commença ensuite à questionner Dawny sur ses rêves. Avait-elle toujours rêvé de devenir une strip-teaseuse? Non. Jamais ô grand jamais elle n'aurait pensé à rabaisser autant sa situation de femme pour de l'argent. Mais il est arrivé un moment où elle n'arrivait plus à joindre les deux bouts. Elle avait besoin d'argent pour sa mère, et vite. Et sa seule idée avait été d'agir comme toutes ces filles qu'elle méprisait par le passé. Elle avait abandonné ses études pour quelques lap-dances dans un Casino renommé. Elle n'en était pas fière, elle n'en serait jamais. Seulement, ça ne servait à rien de se lamenter sur son pauvre sort. Sa mère était malade. Elle l'aidait avec un métier dégradant. Point final. Les retours en arrière n'existaient pas, et même s'ils existaient, elle ne changerait rien à ses choix. La famille avant tout. Avant ses rêves. Avant ses capacités. Avant elle-même. Mais tout ça, elle était incapable de l'expliquer à Andrea. Malgré le fait qu'elle soit franche, elle avait toujours eu du mal à parler de l'état de sa mère. Peut-être parce que le fait de le dire le rendrait plus vrai que vrai. « Monstrueux? Je pense que si ta conscience travaille sur cette question, c'est que tu ne dois pas vraiment l'être. » Dawn avait toujours supposé que les vrais méchants étaient ceux qui ne réalisaient pas à quel point leurs actions étaient horribles. Bon point pour Andrea, qui lui, s'en rendait apparemment compte. Attrapant son verre, Dawn le tint en l'air tout en réfléchissant à quoi ils pouvaient bien trinquer. « Aux rencontres sanglantes. » répliqua-t-elle, en clin d’œil à leur bien originale rencontre. Elle sourit franchement à Andrea et but plusieurs gorgées de son verre sans même grimacer. A force d'habiter à Vegas, elle s'était habitué au goût de l'alcool. Par contre, elle avait toujours un peu de mal avec les effets. « Et ta femme, elle connait tes loisirs? » Encore une fois, elle faisait référence aux meurtres. Cette question était pleine de sens, elle voulait juste savoir s'il était libre ou non. Elle voulait juste savoir si une femme avait réussit à percer tous ses mystères. Ce que, bizarrement, elle n'espérait vraiment pas.
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Andrea Saint-James

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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptySam 22 Sep - 9:40

On ne finit pas toujours par vivre ses rêves. La logique disney a ses limites. La belle ne finit pas toujours avec le prince charmant puisque celui ci se rêvèle être alcoolique et volage, et qu'elle finit par se rendre accroc aux cachets. Les gentils ne gagnent pas toujours : la plupart du temps, trop naifs, ils se font avoir par les méchants, ceux qui ont plus de jugeotte et plus de ruse qu'eux, et qui en général ne servent pas des instincts très louables; enfin l'argent triomphe en général sur tout le reste. Quel beau monde parfait, à l'image de l'époque, à l'opposé des contes de fées. Qu'aurait été Andréa dans une de ses stupidités d'histoires pour enfants? Un mélange de prince charmant et de bête? Un homme au physique des plus avantageux, aux richesses innombrables, mais pourtant au fond noir comme l'ébène et cachant un secret lourd? Peut être, apres tout, ces contes renfermaient assez de catégories pour pouvoir trouver à chacun une petite place facilement. Tout du moins, d'une manière beaucoup plus commode que de trouver sa propre place dans le monde civilisé, dans l'amérique du vingt et uniéme siècle. Comment se définir véritablement? Par son travail? Si Andrea est patron de casino, alors il devrait se situer au dessus de la très grande majorité de la ville et jouir de privilèges donc. Par l'argent? Là encore, Andrea devrait être dans le dessus du panier. Mais où ces dispositions tout à fait matérielles, ce de quoi sont faites les personnes devraient compter. Toute personne devrait pouvoir être définie par ses qualités et ses vertus, et dans un second temps, par ce qui fait d'elle ce qu'elle est, son essence. Or basé la dessus, le jeune franco-américain devriendrait un être des plus sombres, ses qualités restant trop souvent dans l'ombre de ses défauts, ou cachées par le talent que le blond posséde pour sauver les apparences. Heureusement pour lui, le monde dans lequel il vit se fonde essentiellement sur les deux premieres catégories. «  Intriguant? On m'avait donné pas mal d'adjectifs, mais jamais celui là. Je dois avoir la bonne tête du mec passe-partout car la moitié du monde pense me connaître sans jamais m'avoir parlé, et l'autre me juge sur ce que les disent de moi. » En clair, on disait en général de lui qu'il n'était qu'un gosse de riche qui avait profité des faveurs de son père. L'histoire de sa mère morte assassinée avait fait parlé les journaux pendant quelques semaines puis ils s'étaient tus, n'ayant plus rien à rajouter sur cette tragédie. Andrea avait ensuite débarqué à Vegas où on s'était presque énervé de voir un type aussi jeun gérer des sommes astronomiques. Gosse de riche qu'on avait jugé incompétent sans lui laisser la chance de prouver son talent, héritier qui avait pourtant fait plus de bénéfices que son prédécesseur et à qui il avait fallu accorder au moins le bénéfice du doute.

Dawn était spéciale dans son genre. Elle semblait ne pas savoir qui était Andrea, et semblait ne pas s'interesser à son argent comme la très grande majorité des filles qui avaient eut la chance de venir boire un verre avec lui. La chance.. Enfin qui avaient plutot forcées le destin. Le jeune homme, malgré un passe de séducteur confirmé, n'était pas le genre d'homme à inviter de but en blanc quelqu'un à boire un verre. En général, c'était au detour de la conversation que la jeune femme glissait adroitement qu'aller prendre un cocktail au bar était une excellente idée. Andrea n'avait alors plus qu'à acquiescer de la tête. Et il devait avouer que jamais une boisson n'avait eut un goût aussi originel, aussi nouveau, et surtout aussi intriguant pour lui. Ce à quoi Dawn proposa de trinquer fit naitre dans la commissure des levres du blond, un sourire. Elle semblait s'être faite à cette idée, non pas l'apprécier mais avoir sa curiosité piquée à un tel point par cela que son esprit ne cesserait de l'entrainer vers le meurtrier jusqu'à ce qu'elle soit rassasiée. «  Et aux retrouvailles dans les couloirs sombres. » Il avait eut de la chance de tomber sur elle, à ce moment là. Sinon, qu'aurait il fait de sa nuit? Il serait rentré bien sagemment dans sa chambre, aurait zappé pendant une heure sur toutes les chaines sans intêret que proposait le bouquet de l'hotel, et aurait fini par s'endormir, la tête posé sur des oreillers en duvet d'oie, un drap de soie noir remonté jusqu'à la moitié de son corps. Jamais il ne pourrait parraitre plus innocent que lorsqu'il dort; jamais il ne pourrait parraitre plus démoniaque que lorsque sans émotion, il place une balle froide dans la tête d'un homme. «  Ma femme? » Andrea tiqua sur la question et regarda son annuaire qui n'était recouvert par aucune bague. Il était nul pour garder une relation, peut être à cause de tout le mystére qui l'entourait. Il ne se voyait pas du tout en tant qu'homme casé, marié, entouré d'enfant aux joues roses. «  Même si je crois qu'une fois, j'ai été pres de prêter serment devant Elvis et sa petite chapelle, je suis revenu à la conscience. Parmi plus de six milliards d'habitants, tu es la seule personne vivante à connaître cette partie de moi. J'espére que tu en es presque honorée » Braquant ensuite son regard dans celui de la jeune femme : il s'amusa à retorquer presque la même chose : «  Et ton mari, il te rend visite tous les soirs? »
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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptyLun 24 Sep - 14:38


Intriguant. C'est vrai qu'il l'était. Ce n'était pas non plus tous les jours qu'elle parlait avec un homme qui avait tué des gens devant elle. Elle devrait en être effrayée, mais c'était tout le contraire. Elle voulait savoir ce qui le poussait à faire ça. Elle voulait connaitre toutes les facettes de sa personnalité, même si elle ne le connaissait que depuis quelques temps seulement. Il l'intriguait beaucoup plus qu'un homme bon et droit. A croire qu'elle aimait le danger. Non, c'était sûr. Elle était attirée par le danger. Le nombre de fois où elle avait suivit un homme qu'elle ne connaissait ni d'Adam ni d'Eve jusqu'à chez lui, elle ne les comptaient plus. Elle cherchait l'adrénaline. Quelque chose qui lui donnait la sensation de vivre. Bien évidemment qu'elle vivait, mais quand elle était proche du danger, elle réalisait vraiment à quel point elle avait de la chance de vivre. C'est pourquoi elle ne respectait pas les limitations de vitesse à chaque fois qu'elle conduisait. C'est pourquoi elle acceptait presque toutes les invitations des hommes qu'elle rencontrait. C'est pourquoi elle se rendait dans les rues les plus malfamées de Las Vegas sans hésitation. Elle aimait frôler le danger; mais elle ne se rendait pas forcément des conséquences de ses actes. Comme la fois où elle avait faillit se faire violer dans une rue étroite par deux hommes. Comme la fois où elle avait faillit foncer dans une voiture en roulant à 150 km/h. Elle s'en sortait toujours indemne, mais un jour où l'autre, rien ni personne ne serait là pour l'aider à s'en sortir. Et ce jour-là, elle allait s'en mordre les doigts. « Je ne juge que par ce que je vois. A toi de me montrer qui tu es réellement. » lança-t-elle en affichant un léger sourire en coin. Elle brûlait d'envie de lui poser des tonnes de questions, mais se disait qu'elle en saurait sûrement bien assez avant la fin de la soirée. Il fallait juste qu'elle laisse les choses se dérouler.

Puis Andrea demanda à Dawn à quoi ils pourraient bien trinquer. La seule réponse qu'il lui vint en tête fut en rapport à leur rencontre. Il faut dire que ce genre de rencontre n'était pas banale. Dawn aurait probablement voulu le rencontrer d'une autre façon, mais elle se demandait si elle serait autant intriguée par lui si elle ne savait pas qu'il tuait des hommes. Oui, elle détenait un de ses secrets les plus précieux, et en quelque sorte, ça leur imposait un lien plutôt fort tant qu'elle gardait sa bouche fermée. « Dis comme ça, notre relation semble vraiment glauque. » Ils trinquaient aux rencontres sanglantes et aux retrouvailles dans les couloirs sombres. Non, vraiment, leur relation était hors du commun. C'était encore plus complexe qu'une relation sauveur/sauvée. Oui, car il se trouvait que le sauveur s'avérait être également un meurtrier. Drôle de vie. « Oui, presque honorée comme tu dis. » lâcha Dawn, sans lâcher son regard. « J'aurais préféré que tu me mettes au courant d'une autre manière. Parce que l'image des deux hommes qui se sont faits exploser la cervelle n'est pas prête de s'effacer de ma mémoire. » avait-elle ajouté en chuchotant, de sorte à ce que lui seul entende ce qu'elle avait à lui dire. Cette vision d'horreur lui faisait même faire des cauchemars, mais elle ne préféra pas le préciser, par peur qu'il la prenne pour une sensible. Elle ne l'était pas. Elle avait juste été très perturbée. « Mon mari? » Dawn se mit à rire d'une façon assez impulsive, avant de reprendre ses esprits. Elle et l'amour, ça faisait deux. Alors elle n'était effectivement pas mariée. Ni même en couple. « La seule personne a me rendre visite tous les soirs est ma colocataire. Je n'ai le temps ni l'envie de me marier. » avoua-t-elle, avant d'ajouter. « L'amour demande beaucoup trop de concessions, choses que je ne sais pas faire. »
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Andrea Saint-James

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MessageSujet: Re: No one's ever gonna talk about this.   No one's ever gonna talk about this. EmptySam 20 Oct - 23:13

Certaines personnes n'étaient clairement pas faites pour être attirée par le bien. Du fait de leur parcours, du fait de leur histoire, parfois le mal les attiraient bien plus. Ca arrivait, ce n'était qu'une autre bizarrie de l'être humain. Avant le meurtre de sa mère, Andrea était un bon garçon, élève brillant aux pensées qu'on ne pouvait certes pas lire, mais qui n'avaient pas ce coté obscur qui définissait presque le jeune franco-américain à présent. Mais ce coté était véritablement mauvais, tout du moins, la morale le décrivait comme tel. C'est vrai que cette envie de vengeance violente permanente n'était pas ce qui était le plus toléré par la morale, mais c'était le genre de force si accablante qu'elle pouvait prendre le contrôle du jeune homme sans que celui-ci puisse immédiatement réagir. Le fait était qu'Andrea avait toujours assez gardé le contrôle pour ne jamais faire de témoins. Jusqu'à Dawn. Pourquoi? La était la question, et encore maintenant, il n'en avait pas la moindre idée. Il avait eut beau chercher avant de la revoir, encore et encore, il ne savait pas quel avait été ce déclic ou plutot cette absence de déclic. N'aurait il pas juste pu mettre une raclée à ces gars, au lieu de sauvagement les assassiner? Les questions s'étaient multipliées sans qu'il ne puisse ne serait ce que trouver une seule réponse. Dawn ne jugeait que par ce qu'elle voyait : elle devait donc considérer le jeune directeur de casino comme un être aussi êtrange que brutal, aussi peu fréquentable que sanglant. Quelle belle image qu'il aurait impossible de mettre sur le dos d'Andrea il y avait quelques années. «  Je t'ai montré qui j'étais. Tu as vu ce qu'il y a peut être de pire en moi, et tu ne me fuis pas, tu restes. Est-ce à cause du fait que je t'offres un verre? » Il plaisantait, évidemment. Il sentait parfaitement bien que la jeune femme n'avait rien à voir avec toutes celles qu'il avait pu connaître. Il sentait parfaitement qu'au fond, elle était comme lui. Brisée, avec des valeurs morales éclatées en mille morceaux. Et il devait avouer que cela lui plaisait beaucoup.

La phrase de Dawn résonna en lui. Oui, il avait fait explosé le crane de deux hommes devant les prunelles de la jeune femme. Quand il avait tué pour la premiere fois, il avait gardé en tête pendant des semaines l'image des yeux de sa victime se fermant doucement, son regard devenant vitreux, la vie s'échappant irrémédiablement de ses lèvres. Et puis au faire et à mesure, il avait gardé de moins en moins longtemps ces images en tête. Cependant, il comprenait la jeune femme. La compassion lui fit légérement bouger le bras, comme pour consoler la jeune femme en lui caressant juste le bras, en voulant s'excuser tacitement. Mais sa main n'atteignit pas sa peau, il se controla immédiatement, reprenant son calme, peut être sa froideur, immédiatement. «  Je suis désolé. Tu arrives encore à fermer les yeux? » Ça avait été son problème : fermer les yeux sans voir les cadavres de ses victimes, s'endormir sans que les fantomes translucides ne viennent s'immiscer dans ses pensées. Et puis il avait réussit, au final, à vivre avec ces ombres. À toujours se rappeler pourquoi il avait fait cela. Alors que ses pensées commençaient à dévier sur ses fantomes, il revint à la conversation qui avait changé et qui arrivait à présent sur l'amour. Ha, l'amour. Ce fabuleux, magnifique sentiment. Soit-disant. Jamais Andrea n'avait été amoureux. Peut être l'avait il feint un jour, mais jamais il n'avait ressentit de papillons dans le ventre. Jamais il ne s'était transis d'amour pour quelqu'un. Il avait apprécié des personnes, des relations, mais jamais il n'avait pu s'imaginer passer toute une vie avec une autre personne, celles ci étant à chaque fois bien trop pas faites pour lui. D'ailleurs, il s'était mis à douter de la véritable existence de l'amour. Comment un sentiment aussi fragile pouvait il exister dans un monde de brute comme la société du XXI e siècle? Impossible. Et Las Vegas, en bonne anti-chambre de l'enfer, mettait des sens interdit à l'amour absolument sur toutes les routes. «  Ne serait ce qu'évoquer l'Amour devrait être interdit à Las Vegas. C'est à peine si je crois à son existence, pas plus qu'à une de ces légendes qui aurait existée mais qui serait à présent perdue. » L'amour n'était qu'un espoir. Celui de trouver quelqu'un avec qui passer sa vie. Ou plutot quelqu'un avec qui rompre sa solitude, or ce sentiment de solitude n'était pas mauvais pour tout le monde.

Andrea avait toujours aimé se retrouver en solitaire parfois. Cela l'aidait à réfléchir, et il ne subissait pas la pression du monde extérieur en permanence de cette manière. Au faire et à mesure, c'était devenu un besoin, et son appartement du Nevada l'y aidait bien. Il se plaçait face à la baie vitrée et regardait le reste du monde vivre, mettant sa propre existence entre parenthèse, s'oubliant pour un moment. La solitude, la vraie, n'était pas ce moment où trop occupé à s'appitoyer sur son sort, on en oubliait les autres. La solitude était ce moment où on s'oubliait pour ne plus voir que le reste du monde, évoluant sans nous. Le verre du jeune homme s'était vidé. Rapidement certes. «  Je t'offre un Deuxième verre ou tu souhaites juste déguerpir de ce bar, courir hors de cet endroit qui te rappelle ton travaille, me fuir le rapidement possible? » Ou alors, il pouvait lui faire découvrir cet hotel d'une manière dont elle ne l'avait surement jamais vu.
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